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Géopolitique ESSEC 2021 – Copie de Matthieu (18/20)

Sommaire

Découvrez sans plus attendre cette bonne copie qui a obtenu 18/20 à l’épreuve de géopolitique ESSEC aux concours 2021.

La lecture de bonnes copies est un outil extrêmement stratégique pour performer aux épreuves, notamment pour les épreuves à dissertation comme la géopolitique.

 

SUJET : La maîtrise des espaces communs (maritime, aérien, extra-atmosphérique et numérique), enjeu de puissance par les États depuis 1945.

Copie de Matthieu (18/20)

Introduction

Accroche : L’introduction commence par une accroche ancrée dans l’actualité. Celle-ci datant de mars/avril 2021 concerne l’Indopacifique et traite donc le versant maritime de notre sujet. Elle est explicitement rattachée au sujet car la maîtrise de cet espace maritime qu’est l’Indopacifique est un enjeu de puissance et ce, depuis quelques années. Et, comme vous pouvez le voir, l’accroche finit par la formulation du sujet pour montrer au correcteur que nous sommes bien dans le sujet.

Petite précision ici : le premier ministre japonais Suga a été le premier chef d’État étranger à visiter la Maison blanche depuis l’élection de Joe Biden en avril 2021.

Définition des termes du sujet : Aucun terme n’est négligé dans la définition des termes du sujet. Elle commence par une définition des termes de “maîtrise” et d’ “espaces communs”. S’en suit une définition temporelle avec une précision sur la date de 1945. Enfin, j’ai accompagné les définitions d’État et de puissance avec des références classiques mais précises que sont respectivement Le savant et le politique de Max Weber pour l’État et Paix et guerre entre les nations de Raymond Aron pour la puissance.

Problématique : La problématisation permet d’amener clairement la problématique autour de la date ambivalente de 1945 marquant à la fois l’espoir d’un monde post-clausewitzien et la volonté pour les États de retrouver leur puissance d’antan à travers la maîtrise des espaces communs. Cette problématisation est nécessaire pour rattacher logiquement la problématique à la définition des termes du sujet et de ses limites temporelles. La problématique choisie comporte les mots importants du sujet et permet d’aborder toutes les dimensions du sujet.

Plan : Bien que le plan soit on ne peut plus simple, celui-ci est 100% dans le sujet et est cohérent avec la problématique retenue. C’est donc un plan adapté et efficace.

 

Développement

Chaque partie commence par un rappel du sujet de la partie et par une annonce des sous-parties abordées et finit par une transition/conclusion. Puis, chaque sous-partie débute et finit par un rappel du sujet de la sous-partie. Il est fondamental d’appliquer cela à la lettre car la méthodologie est la clé et c’est ce que le correcteur regarde le plus.

1ère partie : L’objectif de la 1ère sous-partie est de montrer que la maîtrise des espaces communs est un enjeu de puissance par les États depuis 1945 pour des raisons économiques. Cette sous-partie est très complète et utilise des exemples de natures diverses pour illustrer à la fois l’espace maritime, l’espace aérien et l’espace numérique. Un exemple géographique pour l’espace maritime (les îles Senkaku et Paracels), un livre pour l’espace aérien (Alain Corbin, Le territoire du vide) et un exemple d’entreprise pour l’espace numérique (Apple) appuient alors merveilleusement bien le propos. Toutefois, je n’ai pas réussi à traiter autant d’espaces dans les autres sous-parties de ma copie par manque de temps et c’est bien dommage !

La 2ème sous-partie s’intéresse au facteur militaire dans la maîtrise des espaces communs comme enjeu de puissance par les États depuis 1945. Les exemples choisis concernent uniquement les États-Unis mais sont de natures diverses (35% des dépenses militaires mondiales en 2018, « empire des bases » Chalmers Johnson, Dismantling the Empire : America’s Last Best Hope, IDS de Ronald Reagan) et permettent de traiter à la fois l’espace maritime et l’espace extra-atmosphérique.

La 3ème sous-partie traite du facteur culturel pour expliquer l’enjeu de puissance par les États depuis 1945 autour de la maîtrise des espaces communs. Cette sous-partie prend donc pour exemple les réseaux sociaux et les plateformes de séries qui appartiennent à l’espace numérique et qui sont un instrument du soft power américain. La citation de Dominique Moïsi permet en plus, d’appuyer les exemples précédents.

Ainsi cette 1ère partie, est fluide de bout en bout avec une méthodologie respectée et des exemples riches et variés toujours au service des arguments. Elle donne donc une bonne première impression au correcteur après l’introduction.

 2ème partie : La 1ère sous-partie montre que l’enjeu de puissance autour de la maîtrise des espaces communs par les États depuis 1945 est source de luttes d’influence dans le but de déstabiliser un État. Les exemples illustrent aussi bien l’espace aérien avec la dissuasion nucléaire lors de la Guerre froide que l’espace numérique avec le sharp power russe lors des élections présidentielles françaises de 2017.

La 2ème sous-partie s’intéresse cette fois-ci aux luttes d’influence pour montrer sa supériorité sur un autre État. Les exemples de la lutte d’influence dans l’espace entre les États-Unis et l’URSS durant la Guerre froide et de la rivalité GAFAM/BATX illustrent de manière fluide le propos.

Ainsi, cette 2ème partie est dans la continuité de la qualité de la 1ère partie, même s’il est regrettable qu’elle ne comporte pas de 3ème sous-partie.

3ème partie : La 1ère sous-partie aborde le fait que la maîtrise des espaces communs peut servir pour certaines guerres. Ici, un exemple très intéressant de l’espace aérien avec les drones et l’exécution de Ben Laden ainsi que l’opération Harmattan.

La 2ème sous-partie témoigne du fait que les espaces communs sont devenus le théâtre de « guerres invisibles » (Thomas Gomart). Encore une fois les exemples sont très riches et précis et appuient parfaitement le propos, d’une part sur l’espace numérique avec les multiples cyberattaques citées (sur des États, sur des entreprises et également sur le secteur hospitalier) et d’autre part sur l’espace maritime avec l’Indopacifique et par exemple, la rivalité sino-indienne.

La 3ème sous-partie évoque la régulation par les États de ces guerres dans les espaces communs. Les exemples sont une nouvelle fois très précis avec le RGPD et le COMCYBER pour l’espace numérique et le Quad pour l’espace maritime. Ces exemples donnent une nouvelle fois, du sens au propos.

Ainsi, cette 3ème partie est dans la lignée des deux premières au niveau de la qualité avec des exemples très riches et une argumentation rondement menée.

 

Conclusion 

Il y a bien une réponse à la problématique, un bilan du développement ainsi qu’une ouverture on ne peut plus classique de Graham Allison (Vers la guerre : L’Amérique et la Chine, le piège de Thucydide ?) mais qui élargit bien notre sujet sur la frontière de plus en plus fine entre guerre et paix.

Avis d’ensemble 

Les + de la copie :

  • La méthodologie appliquée à la lettre
  • Une obsession du sujet du début à la fin
  • Une fluidité dans le propos
  • Des exemples variés et de différentes natures
  • Des exemples qui traitent tous les espaces (maritime, aérien, extra-atmosphérique et numérique) et c’est la principale force de ma copie parce que beaucoup de copies oublient de traiter tous les espaces et se focalisent bien souvent sur les espaces qu’ils connaissent le plus comme l’espace maritime et l’espace numérique par exemple.

Les – de la copie :

  • Quelques fautes de grammaire ou d’orthographe
  • Une copie un peu courte
  • Le manque de 3ème sous-partie dans la 2ème partie.

 

Lire plus : Analyse du sujet ESSEC 2021.

 

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Matthieu Zuili
Étudiant en première année à NEOMA Reims, j'ai à coeur de vous partager ma passion pour la géopolitique et de vous donner les clés pour réussir dans cette matière.