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Hawaï : le nouvel eldorado américain ?

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Hawaï (ou Hawaii) est le 50e et dernier État à rejoindre les États-Unis d’Amérique, en 1959. C’est le seul État américain à ne pas se situer sur le continent nord-américain. Au centre du Pacifique, cet archipel est considéré comme faisant partie de la Polynésie. La capitale est Honolulu, qui est de loin la plus grande ville hawaïenne.

La population, de 1,4 millions d’habitants, est principalement concentrée sur l’île d’Oahu, sur laquelle on retrouve Honolulu. Aujourd’hui, Hawaï est un exemple de melting pot américain, avec un important métissage. La plupart des habitants ont des origines européennes, asiatiques et polynésiennes. Mais Hawaï, avec la base navale de Pearl Harbor, est aussi le symbole de la domination américaine dans le Pacifique. Les États-Unis sont en effet une thalassocratie, c’est-à-dire qu’ils fondent leur puissance sur le contrôle des mers et océans.

Dans cet article, l’objectif sera d’analyser cet État, souvent considéré comme le nouvel eldorado américain. Le tourisme est en effet au cœur de l’économie de l’archipel, qui s’est vite enrichi. Mais derrière les plages de sable blanc se cache une histoire complexe et des réalités à nuancer. L’État d’Hawaï n’échappe pas aux risques économiques, sociaux et environnementaux.

 

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Le nouvel Ouest américain

D’une certaine manière, Hawaï peut être considéré comme étant le nouvel Ouest américain, après la Californie. Ces deux États se sont vite enrichis grâce à leur ressources naturelles. Ils représentaient un eldorado pour les colons blancs qui partaient vers l’Ouest en espérant s’enrichir. Pour la Californie, c’est la ruée vers l’or qui lui a permis de multiplier sa population alors que pour Hawaï, ce sont ses paysages naturels remarquables. Il est vrai que le nouvel État s’est enrichi et modernisé avec l’arrivée de nouvelles populations.

Dans la culture américaine, c’est le concept de la Destinée manifeste. Cette idéologie promeut l’expansion de la civilisation américaine vers l’Ouest, puis dans le monde entier. Cette mission divine a notamment encouragé la conquête de l’Ouest américain. De la même manière, Hawaï a été contrôlée puis annexée par les États-Unis. Cette idéologie religieuse voit les Américains blancs comme des missionnaires.

Il est vrai que l’archipel possède une relation historique complexe avec les États-Unis. En 1883, ce sont des colons blancs qui ont préparé le renversement de la monarchie de la reine hawaïenne Lili’uokalani. Les Américains ont fait d’Hawaï une république indépendante, avec le but final d’annexer l’archipel.

 

Un archipel attractif

Le tourisme est au cœur de l’économie de l’État. C’est la ville d’Honolulu qui permet le dynamisme touristique de l’archipel. Elle est un HUB aéroportuaire qui permet de relier l’archipel à l’Amérique du Nord, l’Asie et l’Australie. L’État connaît une grande arrivée de touristes américains et européens, blancs et riches. Mais le tourisme en provenance d’Asie se développe très rapidement.

Hawaï est une destination touristique prisée par les Américains. L’État possède de véritables atouts naturels. Mais c’est aussi sa culture qui attire. Le surf est un élément touristique majeur et on parle même de tourisme du sport. L’économie du surf, à la fois pour le tourisme et les compétitions, est importante pour Hawaï.

Les îles d’Hawaï voient également s’installer de nombreux citoyens américains qui quittent le continent pour une vie meilleure dans le Pacifique. Ils recherchent également un niveau de vie plus bas que dans d’autres États américains tels que la Californie ou New York. De la même manière, certaines populations asiatiques viennent trouver du travail à Hawaï. On retrouve de grandes communautés de Philippins, de Japonais et de Chinois.

 

Une réussite plus que contrastée

Un premier problème est l’augmentation des inégalités au sein de l’État. Il y a un contraste entre la richesse des touristes, souvent blancs, et la population hawaïenne. L’aire urbaine d’Honolulu concentre le dynamisme et les richesses. Il devient alors compliqué pour la population locale de vivre car le niveau de vie augmente. Certains choisissent de quitter l’archipel pour s’installer dans d’autres États américains, moins riches. Bien que l’État hawaïen se soit enrichi, la mauvaise répartition des richesses n’a fait qu’accentuer les inégalités, souvent liées aux ethnies des habitants.

C’est aussi la situation des autochtones dans l’État qui est problématique. Les populations polynésiennes ne représentent plus que 20% de la population. Les Polynésiens doivent souvent quitter l’île d’Oahu, qui comporte Honolulu. Ils s’installent alors dans les autres îles, moins chères et moins urbanisées. Ils ne profitent que très peu du tourisme de masse mis en place à Hawaï. Des tensions sociales et politiques se sont donc développées entre les Polynésiens et les Blancs.

Ensuite, Hawaï est fragile face aux risques climatiques et naturels. Elle se situe au-dessus d’un point chaud. On compte plus de 130 volcans dans tout l’archipel, dont 4 qui sont actifs. Le risque d’éruption volcanique est donc présent. Mais le risque volcanique s’accompagne aussi d’une activité sismique. En 1960, un séisme à l’origine d’un tsunami avait fait 61 morts. L’archipel doit donc prévenir tout risque volcanique, sismique, les tsunamis et les inondations, en plus du dérèglement climatique.

Finalement, derrière le paradis que représente Hawaï dans l’imaginaire commun se cache une histoire et des situations complexes. Pour se présenter comme une destination touristique remarquable, l’État a dû faire des choix. Les inégalités sociales, économiques et ethniques demeurent très importantes.

 

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Alban Dantin
Actuellement en master à Sciences Po Bordeaux, j'ai d'abord fait deux ans de classe prépa littéraire A/L à Saint-Sernin (Toulouse).