John Locke, né le 29 août 1632 et mort le 28 octobre 1704 en Angleterre, est un philosophe anglais. Locke participe activement aux débats et aux théories émergentes du contrat social, du droit naturel, de l’état de nature et de la loi. Il s’intéresse également au droit de propriété et aux prémisses du libéralisme, terme qui prendra son essor au XIXe siècle.
Son ouvrage majeur, l’Essai sur l’entendement humain, présente une théorie des idées et une philosophie de l’esprit. Opposé au matérialisme de Hobbes, Locke soutient que l’expérience est à l’origine de la connaissance et rejette la notion d’idées innées défendue par Descartes. Sa théorie de la connaissance est qualifiée d’empiriste.
Essai sur l’entendement humain
John Locke examine l’origine et l’étendue de la connaissance humaine, ainsi que les limites de la compréhension et de la perception. Locke y développe une théorie empiriste de la connaissance, selon laquelle toutes les idées et connaissances proviennent de l’expérience. L’essai est divisé en quatre livres :
Livre I : le rejet des idées innées
Locke s’oppose à la notion d’idées innées, soutenue par des philosophes comme Descartes. Il atteste que l’esprit humain est une table rase à la naissance et que toutes les idées viennent de l’expérience.
Livre II : l’origine des idées
L’esprit humain est capable de former des idées complexes en combinant et en comparant des idées simples, qui sont toutes dérivées de l’expérience.
Il identifie deux sources principales des idées : la sensation (les perceptions sensorielles du monde extérieur) et la réflexion (les opérations internes de l’esprit sur ces perceptions).
Locke distingue également entre les qualités primaires (telles que la forme, la taille et le mouvement, qui existent réellement dans les objets) et les qualités secondaires (telles que la couleur, le son et le goût, qui dépendent de la perception par les sens).
Livre III : les mots
À la différence d’Aristote, Locke estime qu’il n’y a aucune liaison naturelle entre certains sons et certaines idées. Le fait que les mots n’aient pas une connexion naturelle avec les choses auxquelles ils se réfèrent, mais soient arbitrairement choisis pour représenter des idées de choses rend la communication problématique.
Cela implique que nous devons toujours nous assurer d’être compris et ne jamais supposer que nos mots ont un lien secret avec la réalité des choses. Ainsi, Locke soutient que les êtres humains doivent prendre le soin d’approprier leurs mots, autant qu’il est possible, aux idées que l’usage ordinaire leur a assignées.
Livre IV : la connaissance et les opinions
Locke distingue trois types de connaissance : intuitive (perception immédiate de la relation entre deux idées), démonstrative (connaissance obtenue par déduction logique) et sensitive (connaissance basée sur les sensations).
Locke reconnaît que notre connaissance est limitée par nos capacités perceptuelles et intellectuelles. Il admet que nous ne pouvons pas avoir une connaissance certaine de tout, mais nous devons souvent nous contenter de la probabilité.
Lire plus : Le Contrat Social de Rousseau
Traité du gouvernement civil
John Locke développe sa théorie du contrat social et de la légitimité du pouvoir politique.
Locke décrit l’état de nature comme un état de parfaite liberté et d’égalité, où les individus sont libres de disposer de leurs actions et possessions, dans les limites de la loi naturelle.
Cette loi dicte que les êtres humains doivent respecter les droits des autres, y compris le droit à la vie, la liberté et la propriété. Selon Locke, la raison enseigne que tous les hommes sont égaux et indépendants, et personne ne doit nuire à un autre dans sa vie, sa santé, sa liberté ou ses possessions.
Locke soutient que la propriété privée est justifiée par le travail. Lorsqu’un individu travaille sur un bien naturel (terre, ressources), il y mélange son travail, ce qui fait de ce bien sa propriété. La propriété est limitée par le principe de suffisance (il doit en rester assez pour les autres) et par le principe de non-gaspillage (nous ne devons pas accumuler plus que ce que nous pouvons utiliser).
Pour protéger leurs droits naturels, les individus quittent l’état de nature et forment une société civile par un contrat social. Ils consentent à se soumettre à un gouvernement qui protège leurs droits en échange de leur obéissance aux lois. Le consentement des gouvernés est essentiel à la légitimité du gouvernement. Si le gouvernement échoue à protéger les droits naturels, les citoyens ont le droit de le renverser.
Locke distingue trois pouvoirs dans le gouvernement : le pouvoir législatif, le pouvoir exécutif et le pouvoir fédératif (gestion des relations internationales). Le pouvoir législatif, représentant la volonté générale des citoyens, est suprême, mais doit être limité par des lois claires et le respect des droits naturels.
Lire plus : Hegel : “le négatif par excellence, c’est l’homme”
Je vous donne ci-dessous plusieurs sources que je consultais en prépa pour me cultiver en philosophie :
Les Bons Profs (chaîne YouTube)