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L’esprit critique : une qualité essentielle en khâgne

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Apprendre, bachoter, réviser, réciter, telles sont les activités auxquelles beaucoup réduisent la khâgne, filière qui dispense des cours très denses en termes de contenu et donc, inévitablement, en termes d’apprentissage. Et pourtant, la classe préparatoire littéraire ne se réduit pas à ce cycle infernal : le plus grand enseignement de ces deux voire trois années intensives n’est pas tant l’ensemble des connaissances académiques acquises que de savoir faire preuve d’esprit critique en toute situation. Découvrez dans cet article l’importance du sens critique en khâgne et comment en faire preuve dans ses dissertations.

 

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Le sens critique, pourquoi est-ce important ?

Si la khâgne représente certes un défi de taille du fait de la densité des différents programmes, il n’en demeure pas moins que cette formation stimule avant tout la capacité de réflexion, de recul, de nuance des étudiants. Autrement dit, il ne s’agit pas tant d’étaler l’étendue de son savoir que de démontrer sa capacité à faire preuve de sens critique sur le sujet. En ce sens, la richesse des enseignements académiques n’est finalement qu’un tremplin pour impulser une réflexion plus personnelle et stimuler votre esprit de nuance et de recul. Vous l’aurez compris : faire preuve de sens critique est essentiel pour montrer au correcteur que vous n’êtes pas qu’une « machine à apprendre » mais que vous êtes aussi capables de réflexion.

Cette qualité fondamentale acquise durant vos années de classe préparatoire sera un atout dans la poursuite de vos études supérieures, et fait notamment partie des avantages à faire khâgne avant une école de commerce.

 

 

La première étape : l’analyse

Encore s’agit-il de savoir comment procéder pour mettre en valeur son sens critique. Afin de s’engager dans des propos mesurés et pertinents, mieux vaut mener une première étape d’analyse : le sujet ou la citation auxquels vous êtes confrontés méritent-ils nuance, reformulation, contestation ? Le problème réside-t-il dans le fond ou dans la forme du propos ? Ce que vous auriez envie d’ajouter est-il une simple critique, ou est-ce réellement constructif ? Autant d’éléments à prendre en compte avant de construire vos remarques et ainsi faire montre de tout votre esprit critique, de votre sens de la nuance, de votre capacité à prendre du recul. Succès garanti auprès du correcteur !

           

 

Le sens critique : prudence et nuance

« L’irrévérence est parallèle à l’esprit de critique », a écrit Flaubert dans Bouvard et Pécuchet. Ce que Flaubert appelle ici « irrévérence », c’est bien cette faculté à ne pas se contenter de ce qui est affirmé, à ne pas accepter passivement une assertion. Prudence cependant : il ne s’agit pas de faire preuve d’insolence ou d’impertinence, mais de prendre du recul, de débattre, de discuter constamment le propos mis en cause, avec arguments et exemples à l’appui. Autrement dit, il ne s’agit pas d’ « avoir la critique facile » : au contraire, cet exercice est d’autant plus délicat que les étudiants peuvent se montrer réticents à remettre en question des thèses venant d’auteurs qu’ils perçoivent comme sources d’autorité. Et pourtant, il s’agit de tout l’enjeu de la khâgne : mettre en perspective le propos, se montrer prudent, refuser l’assertion.

 

 

 En faire un bon usage

La difficulté consiste à faire du sens critique un réflexe sans pour autant tomber dans la contestation systématique ou l’esprit de contradiction. Autrement dit, l’usage d’esprit critique doit être parcimonieux, pertinent, légitime. Il ne s’agit pas de contester dès le départ le propos sans même donner une chance à l’auteur, mais bien d’explorer tous les champs du possible, y compris celui suggéré par l’auteur. Ainsi, soyez vous-même prudents dans ce que vous écrivez : préférez la suggestion à l’affirmation, creusez la thèse de l’auteur avant de la nuancer, de la questionner ou de la contester.

 

 

À quel moment dans la copie ?

Bien qu’il n’y ait pas de recette magique pour faire montre de votre formidable sens critique, il y a néanmoins un endroit de votre copie qui se prête particulièrement à cet exercice de questionnement, de nuance, de contestation. Gardez à l’esprit que la première partie d’une dissertation est généralement la plus naïve, la plus spontanée : autrement dit, notamment dans votre copie de composition française, la première grande partie de votre copie coïncide avec la pensée de l’auteur. En revanche, la deuxième grande partie de votre devoir est particulièrement adaptée pour apporter davantage de nuance au propos, voire pour le contester. Vous l’aurez compris : la seconde grande partie d’une dissertation -soit le cœur de votre devoir- est en fait le lieu de la discussion, du débat, de la remise en question, de la complexité.

 

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Marie Mouret