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La monarquía española : un plan détaillé pour réussir en colle d’espagnol

Sommaire

L’Espagne est une monarchie constitutionnelle et parlementaire depuis quatre décennies, signe de sa stabilité, malgré une histoire marquée par des discontinuités. Cependant, aujourd’hui, nous pouvons remettre en question son rôle dans la démocratie.

Problématique générale : la monarchie espagnole est-elle devenue un régime obsolète ?

I- La monarchie espagnole est remise en question

A) Les scandales et la corruption

  • La remise en question de la monarchie espagnole découle notamment des nombreux scandales et de la corruption qui ont secoué le pays. En effet, l’Espagne a été éclaboussée par divers événements controversés, tels que le safari du roi Juan Carlos au Botswana en 2012, survenu à un moment où le pays était déjà en proie à une crise économique.
  • Alors que les méfaits du roi émérite semblaient s’estomper, les médias ont révélé qu’il avait transféré des fonds de manière frauduleuse à l’étranger, jetant ainsi un voile supplémentaire sur la monarchie. Cette révélation a alimenté les accusations selon lesquelles la monarchie aurait dissimulé et omis de rendre compte des actes de corruption de Juan Carlos I, notamment en lien avec des avoirs illicites en Suisse.
  • Le départ précipité du roi émérite vers les Émirats arabes unis en août 2020 a été perçu comme un nouveau coup dur pour la monarchie espagnole, dont l’image publique a été sérieusement entachée.
  • Par ailleurs, l’affaire Noos impliquant le mari de l’infante Cristina, Iñaki Urdangarín, en 2010, a également contribué à ternir l’image de la famille royale, avec des accusations de blanchiment d’argent et de détournement de fonds liés à l’Institut Noos.

B) Le rejet de la monarchie par les forces politiques et la population

  • Le rejet de la monarchie par les forces politiques et la population s’est intensifié à la suite des nombreux scandales et crises qui ont ébranlé l’institution. Les forces politiques régionales remettent ainsi en question le système monarchique, avec des positions divergentes entre différents partis. Par exemple, le parti de gauche radicale, Podemos, considère la monarchie comme un modèle obsolète, ne correspondant plus à l’image d’une Espagne moderne, tandis que le PSOE, traditionnellement défenseur du régime monarchique, fait face à des tensions internes sur cette question. Ce mécontentement envers la monarchie peut potentiellement nourrir un désir de changement de modèle politique, soulevant la question d’une République comme alternative.

  • Une réforme de l’institution monarchique est perçue comme indispensable pour renforcer l’État et consolider la monarchie elle-même. Cependant, cette réforme reste un sujet en suspens en raison de la polarisation entre les partis politiques favorables au maintien du régime actuel, tels que le PP, le PSOE et VOX, et ceux qui s’y opposent, comme Unidas Podemos, ERC et le PNV. Cette division au sein de la classe politique espagnole entrave le consensus sur les grandes questions d’État, ce qui constitue un frein au développement démocratique et institutionnel. Cette situation est illustrée par l’échec d’une initiative législative proposée par les nationalistes basques visant à supprimer les privilèges du roi.

  • Le rejet de la monarchie espagnole se manifeste également à travers de nombreuses manifestations en Espagne et en Catalogne, ainsi que sur les réseaux sociaux, où des hashtags tels que #Cacerolada ou #CoronaCiao sont largement utilisés pour exprimer le mécontentement populaire.

II- Cependant, la monarchie espagnole ne semble pas en danger grâce à la régénération institutionnelle menée par Felipe VI

A) Une nouvelle monarchie

  • Malgré les contestations et les troubles, la monarchie espagnole semble résister grâce à une régénération institutionnelle entreprise par le roi Felipe VI.
  • En effet, dès son avènement en 2014, l’objectif affiché était de transformer les espagnols en “felipistes”, c’est-à-dire en partisans de la nouvelle monarchie incarnée par Felipe VI. Lors de son couronnement, le roi a prononcé un discours dans lequel il s’engageait à instaurer une monarchie renouvelée pour une ère nouvelle, caractérisée par l’intégrité, l’honnêteté et la transparence, ainsi que par une proximité accrue avec les citoyens.
  • Pour donner de la crédibilité à ses propos, Felipe VI a pris des mesures concrètes telles que l’interdiction pour la famille royale d’accepter des cadeaux, ainsi que le retrait du titre de duchesse de Palma à l’infante Cristina, cette dernière étant impliquée dans l’affaire Noos.
  • Ces actions ont eu un impact significatif sur l’opinion publique : d’après le Centro de Investigaciones Sociológicas (CIS), en seulement un an, environ 50% de la population soutenait à nouveau la monarchie, illustrant ainsi une certaine adhésion à cette démarche de renouveau. De plus, le roi a également marqué ses distances avec son père, Juan Carlos I, symbolisant ainsi une rupture avec le passé et une volonté de tourner la page sur les scandales qui ont entaché l’image de la monarchie.

B) Un pouvoir symbolique

  • Malgré la série de scandales qui ont secoué la monarchie espagnole, le roi conserve une place centrale dans le pays. En effet, Felipe VI, dont la popularité demeure élevée d’après les enquêtes d’opinion réalisées par le Centro de Investigaciones Sociológicas (CIS), occupe une position unique qui pourrait s’avérer cruciale dans le contexte du défi indépendantiste. Doté d’un pouvoir symbolique considérable, le roi est en mesure de jouer un rôle de médiateur essentiel, capable d’appeler les deux parties en présence au dialogue. Sa capacité à s’exprimer en catalan renforce encore davantage cette potentialité.
  • Par ailleurs, le roi peut contribuer à relever les défis économiques et sociaux auxquels l’Espagne est confrontée. Au-delà de son rôle en tant que symbole de l’unité nationale, la figure du monarque a historiquement joué un rôle dans l’attribution de contrats lucratifs à des entreprises espagnoles, ce qui a pu stimuler l’économie nationale dans le passé. Ainsi, en plus de son importance symbolique, le roi peut également être un acteur clé dans la recherche de solutions aux problèmes concrets auxquels fait face le pays.

C) La princesse Leonor est porteuse d’espoir pour l’avenir de la monarchie espagnole

  • La progression de Leonor des Asturies, héritière du trône d’Espagne, offre une lueur d’optimisme. Son engagement envers l’Espagne, illustré par ses discours publics et sa participation à des événements officiels, ainsi que sa formation militaire, montrent sa préparation à assumer ses responsabilités futures. Sa popularité croissante auprès du public pourrait contribuer à améliorer l’image de la monarchie et à favoriser un dialogue plus constructif avec les mouvements indépendantistes, ouvrant ainsi la voie à un avenir plus stable et uni pour l’Espagne.

Lire plus : La princesse Leonor des Asturies : l’avenir de l’Espagne

Conclusion

Le roi Felipe VI a réussi à restaurer la réputation de la Maison Royale et à se positionner comme le garant de l’unité dans une Espagne agitée. Son engagement à renforcer et à consolider l’institution monarchique offre une leçon morale à toute la classe politique. Jamais auparavant dans l’histoire démocratique du pays, un parti politique n’a agi avec la même célérité, la même rigueur et le même sens de l’exemplarité publique que le roi Felipe VI.

Plus encore, le rôle émergent de la princesse Leonor, héritière du trône, promet également de contribuer à la pérennité et à la modernisation de la monarchie espagnole, offrant ainsi une perspective d’avenir prometteuse pour le pays.

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