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Optimisation du bien-être social à travers les politiques industrielles : le plan de Joseph Stiglitz

Sommaire

L’économiste Joseph Stiglitz, connu pour ses contributions majeures à la théorie de l’économie de l’information, offre une perspective sophistiquée sur cette question en intégrant des concepts avancés de théorie du bien-être et d’externalités dans l’analyse des politiques industrielles.

 

L’analyse mathématique de Joseph Stiglitz 

Stiglitz aborde les politiques industrielles en se concentrant sur les distorsions résultant des externalités et des imperfections du marché. Son approche, qui repose sur une analyse mathématique rigoureuse, vise à optimiser le bien-être social en tenant compte des externalités négatives et positives associées à la production et à la consommation.

Pour formaliser cette approche, nous pouvons utiliser des concepts avancés de théorie du bien-être. Supposons que le bien-être social (W) soit une fonction de l’utilité privée (U) des individus et des externalités (E) :

 

W = f(U,E)

 

L’externalité (E) peut être décomposée en externalités positives et négatives, représentées respectivement par Epos​ et Eneg​. La fonction f peut être définie comme une fonction d’utilité sociale agrégée qui prend en compte les préférences individuelles ainsi que les effets externes sur le bien-être.

 

En utilisant des techniques avancées d’optimisation et de théorie du bien-être, on peut alors analyser comment les politiques industrielles peuvent être conçues pour maximiser le bien-être social, en prenant en compte les externalités et en internalisant les coûts sociaux et environnementaux.

 

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Démystifions cela avec une illustration pigouvienne ! 

Considérons une économie où une industrie manufacturière génère des externalités négatives sous forme de pollution de l’air. Supposons que le coût social de la pollution soit représenté par une fonction (Cpoll), qui dépend de la quantité de polluants émis par l’industrie.

Pour internaliser ces externalités et optimiser le bien-être social, le gouvernement peut imposer une taxe Pigouvienne (T) sur la pollution, basée sur la quantité de polluants émis. La taxe (T) peut être déterminée en résolvant un problème d’optimisation qui vise à minimiser le coût social total de la pollution, tout en maintenant la rentabilité de l’industrie manufacturière.

En utilisant des techniques d’optimisation avancées telles que la méthode de Lagrange, on peut trouver la valeur optimale de la taxe Pigouvienne (T) qui maximise le bien-être social en tenant compte des préférences individuelles, des coûts de production et des externalités environnementales.

 

 « Les politiques industrielles bien conçues peuvent non seulement promouvoir la croissance économique, mais aussi améliorer le bien-être social en internalisant les externalités et en optimisant l’allocation des ressources. » – Joseph Stiglitz

 

Un exemple plus clair pour vos copies : la ville de Changzhou en Chine

Un exemple actuel peu connu illustrant cette approche est celui de la ville de Changzhou en Chine. Cette ville, autrefois un important centre industriel axé sur la production de textiles, a récemment mis en œuvre des politiques industrielles innovantes visant à réduire la pollution de l’air et à promouvoir une croissance économique durable. Changzhou a été confrontée à des défis environnementaux majeurs en raison de son développement industriel rapide. La pollution de l’air, causée principalement par les émissions des usines textiles, menaçait la santé publique et l’environnement local. Dans le cadre de ses politiques industrielles, la ville a introduit une taxe environnementale sur les émissions de polluants atmosphériques pour les entreprises du secteur textile. Cette taxe était basée sur la quantité de polluants émis par chaque entreprise, calculée à l’aide de données de surveillance de la qualité de l’air.

En imposant cette taxe, les autorités locales ont cherché à internaliser les coûts sociaux de la pollution et à inciter les entreprises à réduire leurs émissions de polluants. Les fonds collectés par la taxe ont été réinvestis dans des programmes de protection de l’environnement, tels que la réhabilitation des zones contaminées et le développement de technologies propres.

Cette initiative a permis d’améliorer significativement la qualité de l’air à Changzhou tout en préservant la compétitivité économique de la ville. Les entreprises ont été incitées à investir dans des technologies plus propres et des pratiques de production durables, ce qui a contribué à réduire leur empreinte environnementale et à préserver les ressources naturelles locales.

En appliquant des principes avancés d’optimisation et de théorie du bien-être, les politiques industrielles de Changzhou ont réussi à concilier les impératifs économiques et environnementaux, démontrant ainsi la pertinence et l’efficacité d’une approche intégrée pour promouvoir le bien-être social à travers les politiques industrielles.

 

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Aurele Tranchant