Misterprepa

Zoom philosophique #1 : Saint Augustin

Sommaire
Zoom sur la philosophie de Saint-Augustin

Voyons ensemble quelques grands axes de la philosophie de Saint-Augustin que vous pourrez réutiliser aisément en dissertation de culture générale ou même en colle. Il est intéressant de prendre des notes tout au long de cet article pour retenir un maximum d’informations. La veille d’une échéance, il ne vous reste plus qu’à lire toutes les notes que vous aurez prises sur cette série d’articles.

 

Lire plus : Comment préparer l’oral de CSH d’HEC sur les deux ans ?

 

Une courte biographie

Né en 354 à Tagaste (en actuelle Algérie), alors territoire romain, Saint-Augustin se convertit au catholicisme en 386. Il publiera de nombreux écrits tout au long de sa vie et influencera d’une façon significative la religion chrétienne.

Ses ouvrages les plus marquants sont Les Confessions, De la Trinité et La Cité de Dieu.

 

Saint-Augustin et les deux cités

Dans La Cité de Dieu, Saint-Augustin livre une critique de la position de Cicéron sur la définition du peuple. Selon Cicéron, le peuple n’est qu’une « multitude rassemblée par l’acceptation d’une loi dans la participation à un bien commun ». D’après Saint-Augustin, les individus se rassemblent et forment des peuples parce qu’ils sont d’accord sur ce qu’ils aiment.

D’autre part, Saint-Augustin théorise l’existence de deux cités : la cité terrestre et la cité céleste. En accord avec sa pensée sur les peuples, ces deux cités sont guidées par l’amour qu’ont chacun de leurs membres. Dès lors, « Deux amours ont bâti deux cités ». La première, la cité terrestre, est guidée par « L’amour de soi jusqu’au mépris de Dieu ». La seconde, la cité céleste, est guidée par « L’amour de Dieu au mépris de soi ». On pourrait les exprimer autrement : Amor sui et Amor dei.

 

Saint-Augustin et la critique du scepticisme

S’opposant fermement aux sceptiques, Saint-Augustin veut montrer que l’erreur, le fait de se tromper, ne sont pas des signes de l’impossibilité de parvenir à la certitude. En effet, il écrit que « Si je me trompe, je suis ». En effet, il serait impossible de prononcer cette phrase si « je » n’était pas. Ainsi, lors d’un énoncé, une certitude est toujours énoncée. D’abord, soit l’énoncé est certain, et alors la certitude est l’énoncé. Sinon, l’énoncé est une erreur, et alors « Je » se trompe, affirmant par là même la certitude de son existence.

Ainsi, Saint-Augustin identifie un certain lien entre existence et erreur. Il n’échappera à personne qu’il ressemble étrangement au cogito cartésien énoncé bien plus tard. La différence avec Descartes est que, pour ce dernier, le cogito (« Je pense donc je suis ») est une vérité première.

 

Saint-Augustin et la croyance instruite

D’après Saint-Augustin, si la religion ne peut exister sans la foi, il faut aussi (et surtout) de l’intelligence. En effet, seul un être instruit et intelligent pourrait être capable de croire en Dieu. L’intériorité et la réflexion où se mêlent foi et raison sont ainsi des chemins qui mènent à Dieu.

Dans ses Sermons, il écrira : « Comprends pour croire et crois pour comprendre ».

 

Saint-Augustin et le temps

D’après Saint-Augustin, le temps est une invention de Dieu qui n’existait pas auparavant. Le temps ne saurait se donner autrement qu’au présent et il n’existerait que dans la conscience de l’homme.

Tout d’abord, le passé. « Le passé n’est plus » écrit-il. C’est le propre du passé : il ne se conjugue plus au présent. Pourtant, lorsque l’on parle du passé, on en parle au présent à l’aide du souvenir. Seul le souvenir et la mémoire permettent au passé d’exister en refaisant émerger au présent la trace qu’il a laissée. Ainsi, la mémoire est le « présent des choses passées ».

Ensuite, l’avenir. « L’avenir n’est pas encore » nous dit Saint-Augustin. Le futur n’est qu’une promesse d’être au présent, un projet. Or en faisant des projets, le sujet le fait à partir d’une vision présente de l’avenir. Ainsi, l’attente est le « présent des choses futures ».

Enfin, le présent. Le présent ne peut advenir à l’existence « qu’en cessant d’être ». Sitôt qu’une chose est présente, elle devient du passé. Dès lors le présent est en permanence rempli et vidé, il est plongé dans une profonde instabilité. Ainsi, l’attention est le « présent des choses présentes ».

 

Lire plus : 3 références de culture générale à maîtriser #2

 

Quelques citations

« Si je me trompe, je suis »

« Deux amours ont donc bâti deux cités », La cité de Dieu

« L’amour de soi jusqu’au mépris de Dieu fait la cité terrestre ; l’amour de Dieu au mépris de soi, la cité céleste », La cité de Dieu

« Qu’est-ce que le temps ? Si personne ne m’interroge, je le sais ; si je veux répondre à cette demande, je l’ignore », Les Confessions

Newsletter
Image de Martin Durroux
Martin Durroux
Etudiant à HEC Paris après une prépa ECE au lycée Sainte-Marie à Lyon, j'aide les préparationnaires en ESH et en maths.