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Protagoras : le plus grand enseignant de l’histoire

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Protagoras : le plus grand enseignant de l'histoire

Protagoras est un penseur présocratique et professeur du Ve siècle av. J.-C. (490 – vers 420 av. J.-C.). Considéré par Platon comme un sophiste, il est reconnu comme tel par la tradition antique et récente. Renommé de son vivant, Protagoras reste célèbre pour son agnosticisme avoué et un certain relativisme.

Durant sa vie, Protagoras mena une carrière d’enseignant, allant de cité en cité pour prodiguer ses leçons. C’est un professionnel du savoir. Ses cours sont payants et constituent pour lui une source de revenus et de popularité.

Faits notables, Protagoras est l’initiateur du mouvement sophistique. Il serait le premier à exiger un salaire contre son enseignement. Cette pratique est jusque-là inédite en Grèce et enseigner contre un salaire devient un trait distinctif des sophistes. Ce salaire serait 1000 fois plus élevés que le salaire moyen d’un artisan de l’époque.

Ce salaire fait de Protagoras l’objet de critiques, mais participe également à sa renommée. Il contribue à forger une image négative des sophistes, perçus comme riches et cupides.

Protagoras serait l’inventeur des discours éristiques et rhétoriques. Il deviendrait alors à la fois l’inventeur des techniques rhétoriques et du métier qui les utilise.

Dernier point, Protagoras est l’un des sophistes les plus célèbres de son époque. En effet, par ses thèses provocantes, ses tarifs élevés et sa profession controversée, il a marqué ses contemporains.

 

La Vérité

Le relativisme de Protagoras

Protagoras est célèbre pour sa déclaration : “L’homme est la mesure de toutes choses, de celles qui sont, en tant qu’elles sont, et de celles qui ne sont pas, en tant qu’elles ne sont pas.” Cela signifie que la vérité est relative et subjective, variant d’une personne à une autre. Il n’y a pas de vérité absolue indépendante de la perception humaine.

Selon sa doctrine, c’est du point de vue de ce que perçoit l’homme que le bien et le mal, le vrai et le faux prendraient leur définition. La vérité, la justice ou la morale seraient alors relatives. C’est l’homme qui crée les différences en ce qui concerne le langage, le savoir, la sensibilité ou les perceptions. Toute affirmation faite par un homme n’aurait de signification absolue que pour cet homme.

 

Lire plus : le relativisme de Voltaire

 

Le scepticisme de Protagoras

Protagoras nous montre également son scepticisme religieux :

Pour ce qui est des dieux, je ne peux savoir ni qu’ils sont, ni qu’ils ne sont pas, ni quel est leur aspect. Beaucoup de choses empêchent de le savoir : d’abord l’absence d’indications à ce propos, ensuite la brièveté de la vie humaine.

Selon Protagoras, si l’on accepte de croire en un Dieu sans l’avoir vu, il deviendrait absurde de refuser l’existence d’autres dieux. En ce qui concerne les croyances, le fait que l’opinion change selon les gens et les sociétés justifieraient de s’abstenir d’en chercher une qui concorde avec la vérité.

 

Informations complémentaires

L’enseignement de Protagoras

Ses idées sur la rhétorique et le droit ont amené le « système adversaire ». Dans ce système, un étudiant est amené à débattre pour les deux parties en guise d’entraînement en droit. Selon Protagoras, en cas d’incertitude, deux thèses s’opposent nécessairement. Il faut s’efforcer de défendre et renforcer la plus faible d’entre elles.

Protagoras soutient qu’il est impossible de tenir un faux discours, car tenir un tel discours, c’est dire ce qui n’est pas. Selon Protagoras, n’importe quel discours peut donner une existence à n’importe quel être.

 

L’art politique selon Protagoras

Dans Protagoras, Platon lui consacre un dialogue qui décrit une discussion entre lui et Socrate. Ce dernier demande en quoi consiste son enseignement.

Socrate doute que l’art politique puisse s’enseigner. Il regrette que, dans la cité, tout citoyen puisse prendre la parole sans qu’aucun savoir puisse la justifier. En d’autres termes, il n’y a aucun savoir spécifique dès lors qu’il s’agit des affaires publiques.

Protagoras fait alors appel au mythe de Prométhée. En effet, les humains possédant la technique se révèlent incapables de fonder un ordre politique stable. Zeus offre donc aux hommes la justice et la pudeur, permettant l’art politique. Protagoras propose que ces qualités aient été distribuées de manière équitable sur l’ensemble des hommes. 

Par ailleurs, Protagoras applique son relativisme à la politique. Si toutes les perceptions et opinions sont valides, cela implique une forme de démocratie intellectuelle où chaque opinion mérite d’être entendue. Cependant, cela pose des défis concernant la possibilité d’atteindre un consensus ou une vérité universelle.

 

Lire plus : John Locke : comment vivre avec les autres ?

 

Je vous donne ci-dessous plusieurs sources que je consultais en prépa pour me cultiver en philosophie :

Les Bons Profs (chaîne YouTube)

Digischool (site Internet / chaîne YouTube)

Cyrus North (chaîne YouTube)

Le Précepteur (chaîne YouTube)

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Stéphane Westermann
Après deux années de prépa ECG au Lycée Georges de la Tour à Metz, j'ai pu intégrer Neoma avec pour objectif d'assister les étudiants dans l'excellence de leur Culture Générale et de leur langue allemande !