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Développement touristique dans le monde arabe : enjeux et perspectives

Au cours des dernières années, le tourisme dans le monde arabe a continué de croître malgré les défis mondiaux. Selon les données les plus récentes, en 2022, la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord (MENA) a accueilli environ 115 millions de touristes internationaux, représentant environ 8 % des arrivées touristiques mondiales. Cet article offre une vue détaillée sur l’évolution du tourisme dans le monde arabe, révélant ses aspects historiques, ses répercussions économiques et son développement moderne.

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Tourisme dans le monde arabe : aspects historiques et socioculturels

Le tourisme dans le monde arabe est étroitement lié à l’histoire de la civilisation arabo-musulmane, notamment du Xe au XIVe siècle. À cette époque, le voyage était perçu non seulement comme une quête spirituelle mais aussi comme une pratique sociale. Le Coran accordait une grande importance aux voyageurs, les reconnaissant et les bénissant. Cette dimension mystique du voyage a évolué au fil du temps pour donner naissance à la « siyaha touristique » السياحة. Bagdad au Xe siècle, par exemple, était un centre animé où de nombreux visiteurs étrangers affluaient, appelés « sayyâhs » السياح, terme signifiant «touristes ».

Diversité du développement touristique dans le monde arabe

Depuis les années 1950, la région arabe a connu une dynamique contrastée dans le développement touristique. Des pays comme le Maroc, la Tunisie, l’Égypte, l’Arabie Saoudite, les Émirats Arabes Unis, la Jordanie, et Bahreïn représentent 74 % des arrivées touristiques dans le monde arabe (OMT, 2019). L’Arabie Saoudite, en particulier, est renommée pour son tourisme religieux, notamment le pèlerinage à la Mecque. Les Émirats Arabes Unis, avec Dubaï comme vitrine de l’innovation touristique, attirent une clientèle internationale avec des projets tels que l’Exposition Universelle de 2021 et la Coupe du Monde de football 2022 à Doha, au Qatar. En 2023, le Maroc a été sélectionné pour coorganiser la Coupe du Monde 2030 avec l’Espagne et le Portugal, marquant un tournant significatif dans le tourisme sportif international.

Le tourisme intérieur et infrarégional joue également un rôle important. Dans les pays du Proche et Moyen-Orient, comme la Syrie, Bahreïn, le Yémen, et la Jordanie, le tourisme régional représente entre 60 % et 70 % du tourisme total. Au Maghreb, bien que le tourisme régional soit moins développé, la Tunisie affiche un taux de 38% de tourisme régional.

Quelles répercussions de la crise sanitaire sur le tourisme du monde arabe ?

La crise sanitaire mondiale de 2020 a laissé une empreinte indélébile sur les économies à travers le monde, révélant la fragilité des systèmes économiques fortement tributaires du tourisme. Cette crise a intensifié la pression sur les nations les plus prospères du monde arabe pour réduire leur dépendance vis-à-vis des revenus pétroliers et touristiques, soulignant l’urgence d’une diversification économique. Ainsi l’Arabie Saoudite avait lancé la Vision 2030 pour une économie plus diversifiée : l’ouverture de la société vers les loisirs, le développement côtier de la Mer Rouge, l’ouverture d’un bureau régional de l’OMT, à Ryad en 2021 et l’exploration de la richesse du patrimoine préislamique pour sa mise en tourisme. De plus, l’Arabie Saoudite développe de grands projets comme la ville intelligente de Neom, située dans la province de Tabuk, qui vise à créer une métropole futuriste alliant technologie et durabilité. Les Émirats Arabes Unis et le Qatar, déjà dotés de compagnies aériennes reconnues (Emirates et Qatar Airways), des hubs d’importance vers L’Europe et l’Asie, continuent leur positionnement en tant que destinations incontournables.

Défis liés aux conflits régionaux

Les conflits régionaux représentent un obstacle majeur au développement touristique dans certaines parties du monde arabe. Des pays comme la Syrie et le Yémen, en proie à des crises civiles prolongées, voient leur potentiel touristique gravement entravé. La sécurité, l’infrastructure dégradée et l’instabilité politique réduisent leur capacité à attirer les visiteurs étrangers.

En revanche, des pays comme le Liban, malgré les tensions politiques internes, continuent de promouvoir leur riche patrimoine culturel et leurs attractions touristiques, bien que les défis sécuritaires limitent également leur potentiel.

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Ce qu’il faut retenir

En conclusion, Le tourisme dans le monde arabe, malgré ses défis et évolutions inégales, révèle un potentiel de diversification économique et de valorisation culturelle en pleine mutation.