« Entre 2014 et 2018, Elon Musk, l’un des hommes les plus riches au monde, a bénéficié d’un taux d’imposition réel dépassant à peine 3 %. Aber Christine, qui vend du riz, de la farine et du soja sur un marché du nord de l’Ouganda, dégage 80 dollars de bénéfices par mois. Elle est imposée à 40 %. ». Le rapport Oxfam 2023 commence sur ces mots. Décryptons-le ensemble et voyons les chiffres les plus intéressants à mobiliser en dissertation. Nous allons parcourir ensemble les 4 chapitres de ce rapport.
Chapitre 1 : La loi du plus riche ou l’explosion des inégalités
Ce chapitre est articulé en deux temps. D’abord, le rapport Oxfam montre que les richesses sont accaparées par une minorité. Voici les principaux chiffres à retenir :
- Sur 100$ de richesses créées sur les 10 dernières années, le rapport évalue que 54,4$ ont été captés par les 1% les plus riches contre 0 ,7$ pour les 50% les plus pauvres
- Les 1% les plus riches détiennent 45,6% de la richesse mondiale alors que les 50% les plus pauvres ne détiennent que 0,75% de la richesse mondiale
La seconde partie de ce chapitre porte sur les effets néfastes des récentes crises sur les plus pauvres. Voici quelques chiffres résumant cette idée :
- D’après le PNUD, entre mars et juin 2022, l’inflation galopante est responsable du basculement de 71 millions de personnes dans la pauvreté
- Au moins 1,7 milliards de travailleurs n’ont pas vu leur revenu suivre l’inflation en 2022, amenant alors à une baisse de salaire en terme réel
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Chapitre 2 : Taxer les plus riches pour lutter contre les inégalités
Ce chapitre est divisé en quatre temps. Tout d’abord, il met en évidence l’effondrement de l’impôt progressif. Le chiffre donné en introduction est le plus important à retenir dans cette partie. D’une part, Elon Musk n’avait un taux d’imposition que de 3%. entre 2014 et 2018. D’autre part, Aber Christine (vendeuse de riz, de farine et de soja au nord de l’Ouganda) avait un taux d’imposition de 40% alors qu’elle ne dégageait que 80 dollars de bénéfices par mois. Un énorme écart !
Ensuite, le rapport Oxfam présente les techniques que les plus riches utilisent pour échapper à l’impôt.
- Ne pas payer. Seulement 5% des chefs des grandes entreprises imposables en Ouganda ont payé leur impôt sur le revenu.
- Evasion fiscale : 8% du patrimoine financier mondiale (soit 10% du PIB) se trouve dans des paradis fiscaux
Le troisième point de se chapitre est un argumentaire en faveur d’une hausse d’impôt pour les plus riches :
- La politique fiscale est un moyen efficace pour réduire les inégalités.
- Une plus grande taxation des plus riches est un moyen de générer de nouvelles ressources pour les Etats qu’ils peuvent investir dans des politiques de lutte contre les inégalités, environnementales…
Dans son dernier point, le quatrième chapitre propose un motif d’espoir pour une évolution des mentalités davantage tournée vers l’acceptation de l’imposition des plus riches :
- 80% des Indiens seraient favorables à une hausse de l’impôt pour les riches, ce chiffre s’élève à 85% pour les Brésiliens et à 69% en Afrique (sondage sur 34 pays)
- Plus de 100 millionnaires ont signés une lettre en janvier 2022 pour demander à être davantage taxés.
Une info complémentaire du rapport Oxfam 2023
Enfin, toujours au chapitre 3, le rapport souligne un point crucial pour les démocraties : la concentration des médias. En effet, en France, 11 milliardaires détiennent près de 60% du marché de la télévision, 50% du marché de la radio et 80% des tirages quotidiens grâce aux entreprises qu’ils contrôlent. A vos pensées !
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Chapitre 3 : Comment les pays peuvent davantage imposer les plus riches selon le rapport Oxfam
Le chapitre 3 du rapport Oxfam propose une recette pour taxer les plus riches. Voici leurs recommandations :
- Taxer les revenus du capital. Le rapport Oxfam préconise de taxer à 60% les revenus du capital et du travail des 1% les plus riches. Ils ajoutent comme recommandation de fixer un taux marginal à 75% au-delà de 5 millions de dollars.
- Taxer les plus-values des actifs à leur vente (actions, obligations…). En effet, elles représentent plus de la moitié des revenus des 0,1% les plus riches toujours d’après le rapport Oxfam.
- Instaurer un impôt sur les plus-values non réalisées (soit un impôt sur la plus-value d’un actif qui n’a pas encore été vendu). Un tel impôt aurait pu rapporter près de 22 milliards de dollar en taxant seulement Gautam Adani de 2017 à 2021. Ce chiffre équivaut au salaire de cinq millions d’enseignants du primaire pendant 1 an en Inde.
- Augmenter l’impôt foncier. Une application complète de l’impôt foncier dans les pays d’Amérique latine pourrait permettre de générer 1,5-2% du PIB.
- Augment l’impôt sur les successions.
Qu’en retenir ?
Ainsi, le rapport Oxfam est une mine d’or pour alimenter vos copies en chiffres lors des concours. Toutefois, il n’en reste pas moins une source très contestée. C’est pourquoi le rapport Oxfam est à utiliser avec modération. Il est toujours important de diversifier vos sources.
Lire une copie qui utilise le rapport Oxfam : ESH ECRICOME 2022 : Copie de Martin (19/20)