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Que nous apprend la note de conjoncture de l’Insee de juin 2023 ?

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Note conjoncture Insee juin 2023

Le 15 juin 2023, l’Institut national de la statistique et des études économiques a publié sa note de conjoncture intitulé « L’inflation reflue, la croissance hésite ». Pour suivre la situation et les perspectives à court terme de l’économie française, l’Insee publie, chaque année, trois notes de conjoncture en mars, juin et décembre et un Point de conjoncture en octobre. Découvrons dans cet article les grands enjeux de l’économie française pour les mois à venir.

Les économies mondiales semblent dans une meilleure situation qu’il y’a un an

La normalisation progressive des conditions de production est en cours, avec la levée complète des restrictions sanitaires en Chine et une diminution des perturbations dans les chaînes d’approvisionnement mondiales. Cela est encourageant pour l’économie mondiale, car la Chine joue un rôle clé dans de nombreux secteurs. De plus, la baisse des cours de l’énergie et des matières premières par rapport à leurs sommets précédents contribue à cette normalisation.

Cependant, des inquiétudes persistent quant à la demande en Chine et à un éventuel ralentissement de la production. Les économies occidentales font également face à des défis, notamment une inflation relativement élevée et les conséquences des resserrements monétaires, qui peuvent affecter la consommation des ménages et l’investissement des entreprises.

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Le reflux de l’inflation se concrétise affirme l’Insee

En ce qui concerne l’inflation en France, la note de conjoncture indique un reflux. En mai 2023, pour la première fois depuis un an, le glissement annuel des prix à la consommation en France, à +5,1 %, est descendu de son plateau qui se situait autour de +6 %. Les prix des produits pétroliers ont diminué, ce qui a eu un impact positif sur l’inflation globale. De plus, les prix des autres biens et services ralentissent également.

De plus, les produits alimentaires et manufacturés devraient connaître une baisse de leurs prix à la consommation. En effet, le 16 mai 2023, le ministre de l’Economie a annoncé que les entreprises de l’industrie agroalimentaire ont accepté de rouvrir des négociations sur les prix avec la grande distribution plus tôt que prévu. Ces discussions permettront de « casser la spirale inflationniste » d’ici à la rentrée 2023-2024.

Cependant, il est important de noter que les services continueront à contribuer à l’inflation globale. Effectivement, les salaires augmentent progressivement, ce qui devrait stabiliser le pouvoir d’achat du revenu disponible brut des ménages au second semestre 2023. Cette évolution est encourageante pour les consommateurs, car elle leur permet d’acquérir davantage de biens et de services sans voir leur pouvoir d’achat diminuer.

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La croissance économique française ne sait pas sur quel pied danser

En ce qui concerne la croissance économique en France, la note de conjoncture prévoit une progression modeste pour les prochains trimestres. Les taux de croissance attendus sont de 0,1% au deuxième et au troisième trimestre, et de 0,2% au quatrième trimestre. Ces prévisions soulignent une tendance de croissance plutôt lente. La consommation des ménages devrait connaître un léger repli, ce qui peut être attribué à divers facteurs tels que les incertitudes économiques, l’inflation et les changements de comportement des consommateurs.

Cependant, l’investissement des entreprises rebondira temporairement au deuxième trimestre, ce qui est une bonne nouvelle pour la création d’emplois et la stimulation de l’économie. Pour autant, l’investissement dans la construction continuera de diminuer, ce qui peut être attribué à une demande plus faible dans ce secteur, et pour l’immobilier en général. Les exportations apporteront une contribution positive à la croissance, mais le contexte international incertain rend difficile toute prévision précise.

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Un taux de chômage qui continue de faiblir

Enfin, pour le taux de chômage, la note de conjoncture souligne sa stabilité récente. Le taux de chômage au sens du Bureau International du Travail est ainsi stable à 7,1 % de la population active en France (hors Mayotte). Un tel niveau n’avait pas été atteint depuis le deuxième trimestre 1982. Cela peut être considéré comme une nouvelle encourageante, car un taux de chômage élevé est préjudiciable à l’économie et à la société dans son ensemble.

Au total, fin 2023, le nombre net d’emplois créés sur un an atteindrait 175 000, contre 445 000 fin 2022. La population active augmenterait également plus modérément en 2023 qu’en 2022, compte tenu d’une dynamique moins soutenue des contrats en alternance et malgré les premiers effets de la réforme des retraites à partir de septembre. Le ralentissement conjoint de l’emploi et de la population active conduirait à une stabilité du taux de chômage (à 7,1 % de la population active) jusqu’à la fin de l’année 2023.

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Pour conclure, la note de conjoncture de l’Insee pour juin 2023 fournit des informations cruciales sur l’état actuel de l’économie française et mondiale. Bien que des signes de normalisation des conditions de production soient encourageants, des incertitudes financières persistent. L’inflation reflue en France, la croissance économique reste modeste, et le taux de chômage se maintient à un niveau stable.

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Damien Copitet
Je suis étudiant à SKEMA BS après deux années de classe préparatoire au lycée Gaston Berger (Lille). Nous nous retrouvons toutes les semaines pour l'actualité en bref