John Claude Juncker, un ancien président de la Commission Européenne, dit : « Notre union européenne ne va pas bien. Il n’y a pas assez d’Europe dans cette union. Et il n’y a pas assez d’union dans cette Europe ». Ce propos nous renvoie à l’idée que l’union européenne était un projet pour faire face aux crises et à la diversité européenne afin d’unifier l’Europe et de réaliser le vieux rêve des européens, mais cette union a engendré une désunion et une nouvelle balkanisation.
La désunion européenne est une rupture des relations intra-européennes et un échec du fédéralisme européen. Pour faire face au risque, les européens ont décidé de promouvoir leur projet d’une union européenne. Elle désigne un ensemble des institutions et des accords ayant pour objectif d’unifier l’Europe dans tous les volets. D’ailleurs, le terme union européenne est apparu en 1992 suite au traité de Maastricht.
Dans quelles mesures la désunion européenne peut être un phénomène passager ou une crise menaçante la survie de l’union ?
La désunion européenne n’est qu’une phase temporaire puisque l’UE a réussi de consolider l’Europe en termes de la paix, l’économie et la finance.
Instauration de la paix : un moyen d’unifier l’Europe après la 2ᵉ guerre mondiale
L’Union Européenne veille à assurer la paix au sein de l’Europe. En effet, la construction des organisations de renseignement garantie la sécurité, parmi ces organisations, on trouve l’Europol qui a pour objectif de proposer des stratégies pour résoudre les conflits en Europe, ainsi l’Eurojust qui permet d’établir la justice. De plus, le Système Information Schengen qui vise à faciliter la libre circulation des informations des personnes recherchées et les enquêtes.
Unification économique : stimulation de l’économie européenne à travers un marché commun
L’Union Européenne comme étant un géant économique, elle assure une politique commune au volet économique pour les États membres. D’ailleurs, la création d’un marché commun garantit un accès à la mondialisation, mais également constitue une barrière pour faire face à la concurrence étrangère, cela à travers les normes communes adoptées par les pays européens. Cette politique commune permet aux pays de l’Europe de l’Est un développement, ainsi un avantage pour atténuer les inégalités existantes entre les pays.
La création de l’euro : un renforcement des liens financiers entre les pays membres
La création de l’euro en 1992 et sa mise en circulation en 2002 a unifié l’Europe au niveau financier. Par ailleurs, cette unification facilite la libre circulation des biens et services ainsi des personnes. D’ailleurs l’euro permet de promouvoir les relations intra-européennes en termes des exportations et les importations. Cette stratégie n’exige pas aux pays européens d’avoir une réserve de devise puisque la monnaie est unifiée.
La divergence de certaines politiques entre les pays européens déclenche des crises menaçantes la survie de l’union.
Absence d’une politique commune quant à la question migratoire
L’absence d’une politique commune concernant la question migratoire au sein de l’union reflète l’échec de fédéralisme européen. En fait, la crise migratoire a multiplié la construction des frontières en Europe, à titre d’exemple la Hongrie a construit un mur sur la totalité de ses frontières avec la Roumanie et 40 km avec la Serbie. Ainsi la construction de la barrière d’Edirne en Grèce. Ces événements reflètent un retour aux frontières et la mise en question de l’organisation de renseignement Frontex.
Lire plus : L’UE et ses frontières, le grand malaise
La montée des nations : une menace pour l’UE
L’Union Européenne demeure confrontée par la montée des nationalistes. Au sein de l’Europe, plusieurs nations revendiquent leur indépendance économique, politique et culturelle, ce qui bouleverse la stabilité européenne. En Espagne, on trouve la région de Catalogne revendique son indépendance économique et politique puisqu’elle accapare 20 % de PIB de pays. En France et au Royaume-Uni, on parle de l’indépendance non réalisable des régions Corse et Écosse respectivement. Ces mouvements nationalistes menacent en particulier les pays concernés, mais également l’Union dans la mesure où cette séparation peut affaiblir une telle partie qui n’aura plus les critères de l’intégration européenne.
L’échec dans la gestion collective de la crise sanitaire
L’Union européenne a échoué dans la gestion de la crise sanitaire de Covid–19. Pendant la crise sanitaire, on constate un manque de solidarité entre les États européens. À cet égard, on peut mentionner l’Italie, victime de cette crise, tandis que les autres pays n’arrivent pas à l’aider. En plus, le retard des pays européens à innover un vaccin anti-Covide-19. La recherche de vaccination met en évidence la fragmentation de l’Europe. D’ailleurs, le vaccin chinois (Sinopharm) a été administré dans les pays de Balkans, tandis qu’en Hongrie celui de la Russie (Spoutnik) qui a été administré.
Pour conclure, l’Europe reste toujours un foyer de conflits. Ces crises donnent naissance à une coopération afin de faire face aux défis et de garantir la sécurité, voire la durabilité d’une Europe unifiée. Toutefois, cette union limite la liberté des nations à cause de sa logique supranationaliste, ce qui déclenche une instabilité au sein de ce continent. L’Europe reste donc dans un cercle vicieux où il balance entre désunion et union. Ce qui représente une faiblesse pour l’Europe, mais une opportunité pour les autres puissances à exercer leur influence et d’intervenir dans ce continent. Ce qui touche la position de l’Union européenne dans la scène mondiale. L’Union Européenne serait-elle prêt et capable à faire face aux flux de la mondialisation ?
Lire plus : L’Union Européenne face aux effets déstabilisateurs de la mondialisation