Cet article s’intéresse à la vie et l’œuvre de Léon Blum, figure incontournable de la IIIe République et du Front Populaire. Les sujets “auteurs” en khôlle et lors des examens oraux sont redoutés par les étudiants. En effet, ceux-ci sont très spécifiques, plutôt originaux et demandent au candidat une connaissance approfondie de la figure concernée. Pour autant, ces sujets peuvent rapporter beaucoup de points à ceux qui savent s’en saisir avec adresse. La connaissance des personnalités historiques est également une excellente manière de réviser l’histoire. Cela permet généralement une meilleure compréhension du contexte historique.
Léon Blum est principalement reconnu en tant que l’instigateur des réformes du Front Populaire. Cette définition est toutefois réductrice, tant ce personnage a eu un impact sur son époque. Son parcours politique est également marqué par une dimension intellectuelle et morale. Cet article propose donc une analyse de sa vie et de ses contributions sociales.
Présentation générale de Léon Blum
Léon Blum est né le 9 avril 1872 à Paris. Il a profondément marqué la politique française du XXe siècle par son engagement politique et sa vision progressiste. Sa vie est jalonnée de moments clés et témoigne d’une détermination à promouvoir la justice sociale. Chef de file du Front Populaire en 1936, sa première prise de position politique remonte à l’Affaire Dreyfus. Léon Blum est avant tout un écrivain et un intellectuel.
Jeunesse et éducation de Léon Blum
Léon Blum est issu d’une famille bourgeoise peu impliquée dans la politique. Il a bénéficié d’une éducation solide. Après un passage au lycée Henri IV, il entre à l’Ecole Normale Supérieure. Il est renvoyé en 1891 et fait des études de lettres et de droit à l’université. C’est là qu’il développe vraisemblablement un intérêt profond pour la philosophie politique et les idées socialistes. Léon Blum obtient sa licence en 1894 et accède à un poste de haut-fonctionnaire au Conseil d’État en 1895.
Néanmoins, le jeune Blum n’est à l’époque pas attiré par la politique et souhaite poursuivre dans l’écriture. Il écrit pour des revues littéraires et publie dès 1892 dans certaines. Sa sensibilité à la justice transparaît dans ses rédactions mais le politique demeure en retrait. Léon Blum n’est en ce temps-là qu’un écrivain et haut-fonctionnaire.
Entrée en politique
C’est l’Affaire Dreyfus (1894) qui marque la première prise de position politique de Blum. Il se range alors du côté des intellectuels. D’abord en retrait dans le débat, il va finalement prendre parti. C’est Lucien Herr, fameux bibliothécaire de l’Ecole Normale Supérieure qui va le convaincre en 1897. Notons que ce dernier est également le mentor à l’origine du tournant politique de Jaurès. Léon Blum s’affirme comme un dreyfusard ce qui constitue une véritable rupture dans sa vie jusqu’alors réservée.
Ainsi, Léon Blum devient un intellectuel porté sur la justice et qui commence à s’intéresser au socialisme. Il crée ses premiers contacts auprès des socialistes humanistes comme Lucien Herr et Jean Jaurès. Blum rejoint finalement le groupe de l’Unité socialiste où débattent les écoles socialistes et devient défenseur de ce socialisme humaniste. Il participe avec Briand à la création du journal de Jean Jaurès, “l’Humanité”.
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Engagement politique et débuts dans le socialisme :
Blum rejoint finalement le Parti socialiste en 1904. Il devient rapidement une figure éminente grâce à ses qualités oratoires et son éloquence. Son ascension au sein du parti socialiste est fulgurante et il occupe plusieurs postes de responsabilité au cours des années suivantes. Sa vision du socialisme est éloignée du marxisme. Blum est attaché aux idées de justice et d’égalité mais demeure peu enclin aux doctrines révolutionnaires.
En raison de ce point de vue divergent, Blum reste à l’écart de la SFIO (Section Française de l’Internationale Ouvrière) fondée en 1905. Il adhère au parti mais est en désaccord avec les idées guesdistes qui influencent le mouvement. Cela le pousse à s’éloigner pour un temps du monde politique. Blum se consacre davantage à l’écriture.
L’entrée dans la Première Guerre mondiale
L’assassinat de Jean Jaurès le 31 juillet 1914 et l’entrée dans la Première Guerre mondiale vont changer la situation de Blum. Il s’engage alors pleinement dans la politique avec une approche inédite. Pendant la guerre, il s’engage dans l’Union Sacrée et rejoint Marcel Sembat, ministre socialiste du gouvernement Viviani. Il devient directeur de son cabinet ministériel. Première expérience politique au pouvoir, son action se veut socialiste réformatrice. En 1917, il suit le mouvement des socialistes et se sépare de l’Union Sacrée.
Léon Blum, héritier de Jean Jaurès
Après la guerre, Léon Blum se place héritier de Jean Jaurès et défend un nouveau socialisme réformiste et humaniste. Il accède au cercle dirigeant de la SFIO avant les élections législatives de novembre 1919. Il s’inscrit dans la lignée de Jaurès, poursuivant ses idées humanistes et égalitaires. Blum s’oppose au bolchévisme naissant.
Après la scission entre socialistes et communistes lors du congrès de Tours en décembre 1920, Blum s’attache à réformer la SFIO. S’opposant à la droite, il doit également critiquer le communisme. Il n’est cependant pas hostile à l’unification des gauches et soutient la formation du cartel des gauches en 1924.
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Blum et la naissance du Front populaire
Le Front Populaire naît dans un pays en pleine crise économique, sociale et politique. Face à la récession et au chômage de masse, les dirigeants à droite et à gauche semblent incapables de proposer des solutions viables. Le sentiment d’inaction politique favorise l’apparition d’un climat nationaliste et antiparlementaire avec l’affirmation des ligues.
La manifestation du 6 février 1934 qui tourne à l’émeute constitue l’apogée de cette crise multiforme. Ce contexte tendu conduit les radicaux, la SFIO et les communistes à se rassembler sous un même programme malgré leurs différends. A l’origine, il ne s’agit pas de proposer un programme commun aux élections mais simplement de réunir les différents partis sous une étiquette commune : le Front populaire.
Léon Blum, Président du Conseil et chef de file du Front Populaire
Le Front Populaire remporte les élections parlementaires du 26 avril 1936. Léon Blum devient Président du Conseil le 4 juin suivant. Son gouvernement introduit des réformes majeures et a marqué une avancée significative dans la protection sociale et les droits des travailleurs. Les Accords de Matignon sont signés le 5 juin 1936. Les salaires sont augmentés de 12%, la semaine de travail passe de 48 à 40 heures. Les deux semaines de congés payés sont accordées aux salariés.
L’échec d’une expérience commencée dans l’euphorie
Néanmoins, des limites sont rapidement observées. Blum fait face aux attaques antisémites et à la haine de l’extrême droite. En 1937, il marque une pause dans les réformes pour laisser le temps aux entreprises de s’adapter. Cela entraîne le retrait des communistes qui l’accusent de reculer devant les trusts.
Par ailleurs, le gouvernement Blum semble oublier les classes moyennes dans ses réformes. Il se prive donc d’une partie de sa base électorale. Le 21 juin 1937, le premier gouvernement Blum démissionne. Il revient en 1938 de manière éphémère puis disparaît définitivement.
Léon Blum dans la Seconde Guerre mondiale
La période de la Seconde Guerre mondiale est un moment crucial pour Blum. Arrêté en 1940 par le régime de Vichy en raison de son origine juive et de son engagement politique, il fait preuve d’une résistance morale exemplaire face à l’oppression nazie. Son refus de collaborer avec les autorités de Vichy a renforcé sa réputation de défenseur inébranlable de la démocratie.
En 1942 lors du procès de Riom, il est jugé avec Daladier responsable de la défaite. Il demeure prisonnier du camp de Buchenwald pendant toute la guerre. Il devient également la cible d’une campagne antisémite menée par le régime de Vichy très importante. En dépit des différends politiques, il soutient De Gaulle et la résistance.
L’héritage de Léon Blum
Après la guerre, Blum retrouve un rôle politique actif. Il est présent dès les débuts de la IVème République au sein du gouvernement d’intérim. Ainsi participe-t-il à la reconstruction de la France. Blum joue aussi un rôle clé dans la fondation des Nations unies. Il œuvre pour inscrire le socialisme dans les réformes constitutionnelles.
Les membres de la SFIO lui refusent toutefois sa vision. Blum ne parvient pas à trouver la confiance du parlement en 1947. Léon Blum meurt le 30 mars 1950 à Jouy-En-Josas. Il demeure une figure incontournable de la politique française, son héritage continuant d’inspirer les générations futures à lutter pour la justice sociale et les idéaux démocratiques. Il incarnait une forme particulière de socialisme dans le sillage de Jaurès.