Retrouve dans cet article l’analyse du sujet de Culture Générale ESSEC BS/EDHEC BS sur le thème de l’Animal tombé au concours 2021. L’épreuve de dissertation de culture générale est une des épreuves les plus redoutées des candidats au concours.
À noter qu’il n’y existe pas de plan “type” et que nous proposons seulement un plan qui marcherait sur le sujet !
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Comme tous les sujets de Culture Générale, l’important dans un premier temps est de bien analyser chaque terme du sujet car c’est à partir de cette analyse rigoureuse que vous trouverez la contraction qui se cache dans l’intitulé.
Tous les termes du sujet doivent être définis ! Les définitions doivent absolument être introduites dans votre copie et cela de façon élégante : ne pas faire une liste.
SUJET : La communication animale est-elle un langage ?
Définition des termes
– Communication animale : ce qui saute aux yeux dès le départ, c’est que l’animal ne semble pas réellement au centre du sujet, puisqu’il apparaît comme un adjectif servant à enrichir et préciser le terme communication. Il est de bon ton de le souligner dans l’introduction pour signaler au correcteur que l’on ne se servira pas du sujet comme un prétexte pour recracher son cours sur l’animal. En effet, ce sera un écueil dans lequel tomberont certains de vos camarades. On se concentre donc dès le départ sur la communication de l’animal. On pourrait dans un premier temps la définir comme échange de signaux de nature diverse entre deux ou plusieurs animaux, ayant pour effet de produire une adaptation réciproque de leur comportement. Mais est-ce si évident ? Eh bien non ! Commençons par définir ce qu’est la communication : tout simplement l’action de communiquer quelque chose à quelqu’un, ou le résultat de cette action. Mais s’agit-il de la communication que produit l’animal à destination d’un autre objet (homme ou animal) ? Ou bien de la communication que produit ce même objet à destination de l’animal. En effet, si les animaux peuvent nous parler, nous pouvons aussi leur parler. Continuons l’analyse. Ne peut-on pas plutôt voir la communication animale comme une façon de se comporter entre deux êtres humains ? L’animal devient alors métaphorique, et renvoie à une certaine façon de se comporter, presque comme à l’état de nature. Vous êtes des animaux. Après, il faut se demander de quelle communication on parle. Est-elle verbale, physique, ou autre ? Est-elle à destination de l’homme, d’un autre animal ? S’agit-il de la même chose ou y’a-t-il des différences ? C’est à ce moment-là que toutes remarques sur l’animal seront bienvenues, puisqu’elles sont au service de la communication: votre définition de l’animal est au service de la communication. Une idée est aussi de questionner le singulier de la communication animale. Existe-t-il réellement une seule communication animale ? Faut-il qu’il en existe une ? Nous l’avons vu, le terme de communication animale n’a rien d’évident, et doit faire l’objet d’une définition évolutive le long de vos paragraphes, où vos auteurs viendront préciser, complexifier et approfondir ces premières remarques.
– Langage : le deuxième gros morceau du sujet. Et ici aussi, il se peut que vous n’ayez pas de définition toute prête. On peut d’abord définir le langage comme faculté que les hommes possèdent d’exprimer leur pensée et de communiquer entre eux au moyen d’un système de signes conventionnels vocaux et/ou graphiques constituant une langue. Approfondissons cette définition. On peut donc distinguer différents types de langage, celui parlé, celui incarné par des gestes. Et donc directement questionner la pertinence du singulier. Il y a bien plusieurs langages. Existe-t-il un langage de référence ? Est-ce seulement souhaitable ? Qui doit le déterminer ?
– Est-elle : a priori pas le terme le plus problématique du sujet, et pourtant. On peut avoir envie de creuser quelque peu l’analyse non ? Pourquoi choisir le verbe être plus qu’exister ou pouvoir ? Si la communication animale n’est pas un langage, qu’est-ce que cela veut dire ? Est-ce définitif ? Une impossibilité ontologique ? Peut-elle, doit-elle être, moralement, un langage ? Ou est-ce plutôt une question de temps : elle n’est pas mais peut le devenir ? Mais si c’est le cas, alors à quelle condition ? Et dans quel but ? Faut-il “être” à tout prix, ou doit-on conserver des garde-fous ? Mine de rien, on remarque que c’est ce petit mot qui ne paie pas de mine qui semble soulever les questions les plus importantes, les plus profondes.
À partir de toutes ces longues remarques liminaires, on arrive sur la problématique, qui peut ressembler à quelque chose du genre : la communication animale est-elle un langage comme les autres ?
Et comme plan (les sous-parties dépendront en réalité de vos références) :
I. La communication animale est bien un langage
La communication animale est un langage corporel, incarné par des gestes
La communication animale est un langage fait de signes et de sons
II. Mais pas un langage comme les autres : elle s’en distingue de nombreuses façons
Une communication est lacunaire
On pouvait citer ici l’expérience de Karl VON FRISCH sur le langage des abeilles : Il observe qu’une abeille qui rentre dans la ruche gorgée de miel est immédiatement assaillie par ses congénères. Ces abeilles vont alors effectuer dans l’espace des mouvements qu’il compare à des danses.
Une fois ces danses terminées, les abeilles vont sortir de la ruche pour butiner les fleurs que la première abeille leur a indiquées. De fait, VON FRISCH conclut que ces danses sont des messages “encodés”qui indiquent là où se trouvent les fleurs. Mais cette communication gestuelle est lacunaire. En effet, elle n’autorise pas de réponse, il n’y pas de dialogue et l’abeille ne peut pas reproduire la danse sans qu’elle ne soit allée sur le site.
Les animaux ne possèdent pas la parole
La citation de Boris Cyrulnik “Ce qui distingue l’homme de l’animal c’est la parole” pouvait aussi être utilisée pour appuyer votre argumentation. Non pas le langage, car les animaux eux aussi ont un langage mais n’ont pas l’aptitude de créer un monde par la représentation verbale; le monde des mots.
DARWIN avait parlé du “mur du langage”.
III. Dès lors, à quelle condition peut-on souhaiter élever cette communication au rang de langage ?
Une vidéo intéressante d’Eric COBAST par INSEEC GE qui peut vous donner des éléments de réponses :
https://www.youtube.com/watch?v=T0eBTZjFzA8&t=113s