L’Afrique est depuis toujours au centre de l’attention, toujours en plein développement de son potentiel, elle se doit néanmoins d’affronter encore aujourd’hui de nombreux défis.
Dans cet article tu pourras ainsi les aborder de manière concise afin de comprendre les enjeux auxquels est confronté ce continent.
1) Contrôler la démographie
Afin de comprendre ce fait, il faut mettre en exergue les chiffres liés à la démographie africaine. En d’autres mots l’Afrique représentait 300 millions d’habitants en 1950, puis 1,5 milliard en 2015 et selon les prévisions de l’ONU elle en représentera 3 milliards en 2050. Ainsi, alors que l’Afrique représentait 12% de la population mondiale en 1950, sa part sera supérieure à 30% d’ici 2050.
Il existe néanmoins des dynamiques démographiques très inégales car le territoire est immense et les disparités existent donc à toutes les échelles.
Le premier groupe peut ainsi être caractérisé par les pays d’Afrique septentrionale/australe où l’indice de fécondité par femme est inférieur à 4 (révolution silencieuse de la contraception) et où le taux de croissance par an se situe en 1 et 2%.
Le 2ème ensemble est symbolisé par l’Afrique tropicale où la révolution silencieuse tarde à s’imposer et donc l’indice de fécondité se situe entre 4 et 7 et atteint même 7,6 enfants/ femme au Niger.
Cependant, la démographie a des effets positifs sur la croissance de l’Afrique, notamment économique. En effet, les remises (=Les remises migratoires sont des transferts d’argent que les émigrés envoient à leurs proches restés dans leur pays d’origine) concernant l’Afrique subsaharienne seulement s’élèveraient à 35 milliards. Ces remises contribueraient ainsi à l’aide au développement, au soutien du marché intérieur, bien que ceci ait ses limites : achat dans un marché autre que local.
2) L’Afrique doit pacifier son continent
La pacification du continent est un des points clé au bon développement du pays. En effet, il s’agit tout d’abord de distinguer les conflits à travers une petite typologie :
- Les guerres, conflits liés aux frontières: Sahara espagnol ou le Soudan
- Les conflits liés aux ressources: Bakassi : Cameroun/Nigéria
- Ceux liés aux migrations comme la guerre civile en Côte d’Ivoire
- Le développement peut aussi provoquer le conflit comme on peut le constater avec le même exemple de la Côte d’Ivoire.
- Et enfin, les conflits liés aux ethnies comme au Nigéria ou au Rwanda.
Aborder la pacification du continent sous-entend aussi d’aborder la chronologie des conflits en Afrique. En quelques mots, il faut donc parler du fait qu’après avoir été le théâtre des guerres d’indépendance, l’Afrique a été utilisée durant la Guerre Froide, s’en suivant une période d’explosion de guerre civile (90-00). Aujourd’hui, on peut constater un apaisement dû au multilatéralisme, la grande menace actuelle résidant dorénavant dans l’opposition chrétien/musulman ainsi que dans l’arc djihadiste du Mali au Nigéria (ex : Boko Haram).
Voir plus : Conflit du Sahara occidental
3) L’Afrique doit lutter contre le sous-développement
De nombreux auteurs ont abordés la question du sous-développement en Afrique, notamment Ragnar Nurkse dans problem of capital formation in under developed countries (1953) où il aborde la théorie des cercles vicieux de pauvreté. En effet, un niveau de vie très faible entraîne une faible épargne et donc un faible investissement. Cette théorie sous-entend donc que le cercle vicieux de la pauvreté nécessite d’être interrompu par une intervention étrangère comme le FMI, l’OMS ou encore l’UNESCO avec l’APD (aide politique d’aide au développement), ou la reconnaissance en tant que PMA.
Suivant le même raisonnement, William Easterly s’interroge sur le fait que les pays pauvres soient condamnés à le rester. Il montre ainsi que malgré les efforts fournis par les pays afin de sortir du sous-développement, la situation des PMA ne s’améliore pas.
Des théories afin de sortir de ce sous-développement sont alors émises, Paul Romer par exemple souligne l’importance du capital humain dans human capital and growth, theory and evidence, montrant que le seul facteur qui échappe à la loi des rendements décroissants (David Ricardo) est le capital humain. Il développe donc que sans acquisition de capital humain, il ne peut y a voir de développement.
Cependant, l’Afrique n’est pas aidée dans sa lutte contre le sous-développement notamment à cause de détournements des aides mais aussi de corruption, comme le met en exergue la politique du ventre théorisée par Jean François Bayart dans L’état en Afrique, la politique du ventre (1989).
Voir plus : Le développement de l’Afrique à l’épreuve de la guerre
4) L’environnement
La force de l’Afrique tient à ses ressources (énergétiques, minérales, végétales), le concept qui s’applique pour l’Afrique est celui de rareté. Par exemple, 90% des ressources en Coltan (métal rare) est situé en Afrique, cet élément étant indispensable pour la téléphonie et l’aérospatiale, l’Afrique se retrouve alors très convoitée.
Néanmoins, les dangers environnementaux autour de l’Afrique se multiplient de nos jours :
- Le braconnage: malgré la convention CITES sur les espèces sauvages, la faune et la flore, l’Afrique est en proie à ce phénomène.
- La déforestation: Bien que cette vision soit très occidentale puisque les forêts africaines sont aujourd’hui utilisées pour réguler l’effet de serre alors que l’Afrique produit seulement 3% des émissions de CO2, la déforestation de l’Afrique semble inéluctable afin de parvenir à son bon développement.
- Les métaux rares: comme le prouve Guillaume Pitron dans La guerre des métaux rares : la face cachée de la transition énergétique et numérique (2018), l’occident est en train de piller, polluer l’Afrique pour alimenter la croissance verte occidentale. Il prend l’exemple des accords de Paris qui n’ont pas posé la bonne question : question des ressources que nécessite la révolution environnementale et qui a donc mené au « dumping vert » de l’Afrique, ce qui a des répercussions environnementales(pollution cours d’eau, terres arables, économiques et sociales). Le défi de l’Afrique est donc de réussir à s’unir face à cette ingérence extérieure.
5) Les défis économiques
L’Afrique doit aujourd’hui afin de mener à bien son développement faire des choix économiques qui lui seront bénéfiques.
Néanmoins, elle est sujette à de nombreuses dettes, comme l’aborde Renaud Vivien dans l’annulation de la dette du Tiers-monde (2010). En effet, l’origine de la dette africaine se trouve en 1944 avec les prêts européens octroyés à l’Afrique, qui sont transférés après l’indépendance. Cet endettement se poursuit avec le choix de se baser sur une économie de rente, à défaut d’investir. L’endettement au départ proche de 0 en 1960, se transforme donc en dette de 36 milliards en 1970 ou encore de 370 milliards en 1980.
Les éléphants blancs, financement de projets qui ne bénéficient pas à l’Afrique mais qui concernent plutôt la rentabilité des multinationales, font exploser cette dette et crée l’effondrement des matières premières. L’Afrique doit ainsi modifier sa trajectoire économique afin de sortir de cette gestion peu concluante.
Voir plus: L’Afrique un optimisme présomptueux ?
En conclusion, il s’agit de constater que l’Afrique est sujette à de nombreux défis de nos jours, que ceux-ci prennent leur racine dans des évènements plus lointains ou qu’ils soient tout récents. Ces défis sont donc importants à retenir afin de comprendre l’enjeu du développement du continent Africain.