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Enrichir ses copies en ESH : Shinzo Abe et les politiques économiques

Sommaire

L’ancien premier ministre japonais Shinzo Abe a été assassiné le mois dernier. Premier ministre de 2006 à 2007 ainsi que de 2012 à 2020, Shinzo Abe a marqué les esprits notamment du fait de sa politique économique : les « Abenomics », comme on l’appelle plus couramment.

Comment l’utiliser dans vos copies ? 

Voilà une liste des différentes thématiques dans lesquelles vous pourrez appuyer votre argumentation par cet exemple :

  • Les politiques économiques
  • L’importance du policymix 
  • La gestion d’une spirale déflationniste 
  • L’équilibre politique structurelle – politique conjoncturelle
  • Modèles IS – LM – (BP) / OG – DG 

Lire plus : Les courbes d’ESH – ISLM 

Contexte économique du Japon à son arrivée au pouvoir 

Suite à la crise de 2008, le pouvoir en place mène trois plans de relance successifs pour un montant équivalent à 320 milliards d’euros néanmoins, les conséquences de la crise de 2008 persistent, la croissance reste faible  en raison notamment d’exportations qui ont du mal à repartir, le chômage durable s’installe et le cours du yen reste très élevé du fait de la dépréciation du $.  

Les « Abenomics » et leurs conséquences 

Ainsi lorsque Shinzo Abe reprend ses fonctions en 2012, il décide de mettre en place deux plans de relance cette même année afin de relancer l’économie à tout prix et un troisième plan en 2019, symbole de l’échec des deux premiers. Il met d’abord en place une politique budgétaire expansive (250 milliards d’euros), de nombreuses réformes structurelles et demande à la BOJ de mener une politique monétaire expansive (QE). 

À travers ces trois piliers des Abenomics, Shinzo Abe espère créer un cercle vertueux. Il souhaite relancer les anticipations d’inflation à travers une hausse de la demande et ainsi pousser les entreprises à augmenter les salaires. Tout ceci devrait générer ce cercle vertueux dans lequel l’inflation serait auto-entretenue et l’activité économique relancée. 

Mais qu’en est-il vraiment ? L’inflation n’atteint pas son objectif de 2%, la hausse du taux d’emploi est essentiellement liée au vieillissement rapide de la population et la croissance générée est plutôt de nature conjoncturelle. Elle résulte en effet d’une hausse du commerce extérieur permise par le retour à une situation stable des partenaires commerciaux. 

Quels enseignements tirer des « Abenomics » ?

L’assouplissement monétaire (QE) ne permet pas toujours de relancer l’inflation. Son efficacité dépend des conditions réelles de l’économie lors de sa mise en place et des causes de la faible inflation / déflation (causes monétaires / réelles). Ici, le Japon a mis en place un programme de QE alors que les taux d’intérêt à long terme étaient déjà très bas. Ainsi, l’origine de la déflation n’était pas monétaire mais bien liée à des causes réelles et l’assouplissement quantitatif n’a donc eu que des conséquences limitées. Dans une situation de trappe à la liquidité keynésienne, il est donc vain d’essayer de redresser l’économie seulement au travers d’une politique monétaire expansive

Les réformes structurelles doivent être coordonnées avec la politique conjoncturelle. Les réformes structurelles menées n’ont pas été d’une grande efficacité, la productivité n’a quasiment pas progressé et le taux d’emploi a suivi l’évolution prévue avant les Abenomics. En effet, le contexte économique était marqué par de mauvaises anticipations et par un vieillissement inquiétant de la population, il aurait donc fallu accompagner la politique structurelle d’une politique conjoncturelle afin de relancer à court terme l’économie et de pouvoir dès lors enclencher un cercle vertueux. Ainsi, les revenus ont quasiment stagné (hausse < 1%) et la demande n’a pas augmenté, expliquant encore une fois la persistance de la déflation (-0,27% en 2011 et -0,04% en 2012).

L’importance du policymix. Certes, la relance monétaire a été accompagné d’un effort budgétaire, mais ce dernier a été bien trop faible et court pour permettre un réel soutien et une réelle coopération entre ces deux politiques. Pour relancer l’économie de son pays, Il est donc essentiel pour un gouvernement de coordonner politique monétaire et politique budgétaire.

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Romain Garrigue
Étudiant en première année à EMLYON Business School, j’ai à coeur de vous aider et de vous soutenir dans votre parcours de préparationnaire afin de rendre cette expérience la plus agréable possible !