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L’Amérique Latine : entre domination des Etats-Unis et émancipation

Sommaire

Les Etats-Unis, aussi appelés les gendarmes du monde, sont très influents tout autour du globe. Ils ont alors toujours été très attentifs à ce qu’il se passait en Amérique Latine, et le sont encore aujourd’hui. Cela est dû à leur proximité avec cette région du monde, qui est perçue comme étant une potentielle source de déstabilisation. C’est pourquoi, Washington est de nombreuses fois intervenu dans cette région.

 

Dès le XIXè siècle, une volonté américaine de protéger l’Amérique Latine

L’Amérique Latine a toujours été très surveillée par les Etats-Unis depuis le XIXè siècle. Cela commence en effet en 1823 lorsqu’ils établissent la « Doctrine Monroe ». Avec cette dernière, les Etats-Unis se proclament protecteur de tout le continent Américain, appuyant ainsi leur puissance militaire. Cette décision est poussée par leur peur de voir le continent être colonisé par les puissances européennes qui s’étendent au-delà de leurs frontières respectives.

Finalement au XXè siècle, cette volonté de protéger le continent demeure toujours, mais la menace ne vient plus d’Europe, mais émerge désormais de l’Union Soviétique. C’est pourquoi la doctrine Monroe est réinterprétée en 1947 pour laisser place à la Doctrine Truman. Cette dernière prône alors la volonté de protéger l’Amérique Latine d’un nouvel ennemi qui n’est plus la colonisation, mais, le communisme. En effet, les Etats-Unis craignent qu’un pays latino-américain ne bascule dans le communisme car cela pourrait entrainer ses pays voisins et finalement, voire alors s’ancrer en leur sein.

Durant la Guerre Froide, l’Amérique Latine comme terrain d’affrontement

Cependant, dès les années 1950 la protection des Etats-Unis, est remise en question, voire contestée dans certains pays d’Amérique Latine. En effet les pays latino-américains n’ont demandé aucune protection, et certains perçoivent cela comme un pure maquillage pour en réalité instaurer une domination croissante de la part des Etats-Unis sur tout le nouveau continent. En effet, ces derniers interviennent dans la politique des pays latino-américains en encourageant les renversement de dirigeants qui leur déplaisent et en soutenant ainsi leurs opposants. C’est pourquoi, cette situation a poussé certains pays d’Amérique Latine à se tourner vers l’URSS, tel que Cuba. En 1961 a lieu le débarquement de la baie des Cochons, planifiée par les Etats-Unis dans le but de renverser le gouvernement de Fidel Castro. Mais cela se solde par un échec et F. CASTRO se tourne alors vers l’URSS. Khrouchtchev y voit alors un intérêt important. En effet, cette alliance lui permet d’avoir un pied-à-terre très près de la Floride, et donc des Etats-Unis, leurs ennemis de l’époque.

C’est alors qu’un an plus tard, en 1962 éclate la crise des fusées de Cuba : les Etats-Unis découvrent que l’URSS installe des armes nucléaires les visant, depuis Cuba. Kennedy se lance alors dans un bras de fer et organise le blocus maritime de l’île. Finalement Khrouchtchev décide d’abandonner son projet à la seule condition que les Etats-Unis retirent également leurs missiles situés en Turquie, et qu’ils abandonnent tout projet de renverser Fidel Castro.

 

Partenariat ou affrontement avec les Etats-Unis ?

La Guerre froide terminée et la démocratisation de l’Amérique Latine désormais solidement installée, les relations avec les Etats-Unis se sont pacifiées et sont à présent à un tournant important. Néanmoins leur influence n’en est pas moins contestée à plusieurs niveaux.

Les pays latino-américains se sont développés et on voit aujourd’hui apparaître de nouvelles puissances telles que le Brésil, l’Argentine ou bien le Mexique. Certains pays contestent alors le rôle de leader régional que s’attribuent les Etats-Unis. De plus, un antiaméricanisme virulent se développe, mené notamment par Hugo Chavez lorsqu’il était au pouvoir. En effet ce militaire a dirigé le Venezuela de 1998 jusqu’à sa mort en 2013 et a multiplié les déclarations virulentes à l’encontre de Washington, pour finalement s’allier au régime castriste cubain. C’est ainsi qu’en 2004 est fondé l’ALBA : Alianza Bolivariana para los Pueblos de Nuestra América. Cette alliance a pour but de fédérer les pays latino-américains, signataires de ce traité, au sein d’une alliance antiaméricaine. L’adjectif Bolivarien fait alors référence à Simon Bolivar, qui fut un héros de la lutte pour l’indépendance et l’union latino-américaine au cours du XIXème siècle.

Pourtant, seuls 10 pays choisissent d’adhérer à l’ALBA, dont le Venezuela, le Nicaragua et Cuba. La plupart des pays préfèrent en effet apaiser les relations avec les Etats-Unis et ainsi instaurer une relation de partenaires, notamment commerciaux, avec Washington. C’est pourquoi le Mexique, a quant à lui décidé de s’allier avec les Etats-Unis grâce à l’ALENA en 1994, puis grâce à l’Accord Canada-Etats-Unis-Mexique. En effet, le Mexique a énormément d’échanges avec la grande puissance américaine : 80% de ses exportations sont à destination des Etats-Unis. Une relation saine et de partenaires est donc la seule possible, et, comme d’autres pays d’Amérique Latine, il a beaucoup plus à gagner dans une relation de partenaires, plutôt que d’affronter Washington.

 

Conclusion

Finalement l’Amérique Latine a longtemps été la chasse gardée des Etats-Unis qui intervenaient régulièrement sur le plan politique pour mettre à la tête des pays latino-américains les dirigeants qui prônaient la même idéologie qu’eux. Cette situation de domination atteint son sommet lors de la Guerre Froide, où l’Amérique Latine devient alors un terrain d’affrontement entre les deux blocs. Finalement, cette domination est en net recul depuis les années 90 car les pays latino-américains s’affirment de plus en plus sur le continent et dans le monde, et montrent ainsi une volonté d’indépendance.

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Laure Marquis