Évidemment, le premier implique le second : un sujet mal analysé et mal traité ne pourra pas espérer dépasser la moyenne. Alors comment s’assurer de rester dans le sujet, et, plus que cela, s’assurer d’une note plus que confortable aux concours ?
Bien délimiter le sujet, la clé pour éviter le HS
La première chose à faire lorsque vous découvrez le sujet est de réfléchir longuement aux mots, de décomposer le sujet. Chaque détail (pluriel ou singulier ? Majuscule ?), chaque mot de liaison (et, ou, mais par exemple) a son importance. Pour être sûr de n’omettre aucun terme et aucune relation entre les mots, je vous conseille d’y aller progressivement : d’abord, réfléchissez à chaque mot individuellement. Prenons comme exemple de sujet « simple » en termes de nombre de mots : « l’homme et l’animal ».
Réfléchissez à tous les sens possibles du mot homme, puis faites la même chose avec l’animal. Vous ne devez jamais trouver qu’une dimension, puisque bien souvent, en Culture Générale, les termes ont une pluralité de sens, et omettre certaines dimensions peut vous conduire au hors sujet. Pour un sujet comme cela, on réfléchit aussi au singulier du « l’ » : l’homme ou l’Homme avec un grand H ? Les hommes ? Quel animal, l’animal générique ?
Ensuite, on passe au « et » qui indique la relation entre les 2 termes : influence réciproque ? Ressemblance entre les deux ? Ce qui les distingue ? Ce n’est qu’un exemple de sujet parmi tant d’autres, pour vous montrer qu’il faut se poser toutes ces questions. Pourrait-on même aller jusqu’à une troisième partie « l’homme est animal » pour faire jouer la phonétique. Si vous ne vous interrogez pas sur le sujet, qu’il ne vous étonne pas, c’est que vous l’avez mal analysé. Vous devez toujours vous demander pourquoi on vous a donné ce sujet, quel est le sens caché à trouver, car la réponse est rarement une évidence.
Cette réflexion sur les termes du sujet, que vous effectuez d’abord au brouillon, doit également être écrite (de manière plus claire et fluide qu’au brouillon) dans votre dissertation. Cela devrait vous aider pour la problématisation : en effet, il peut être valorisé de poser plusieurs questions sous-jacentes que vous vous posez à la lecture du sujet, avant d’aboutir à une problématique plus précise, puisque vous montrez comment ce sujet porte à réflexion et pourquoi il ne soulève pas qu’une unique question.
En ce qui concerne la problématique, elle doit pouvoir être suffisamment englobante pour n’oublier aucun aspect essentiel du sujet, tout en étant assez précise pour ne pas que le correcteur vous reproche de ne pas avoir assez bien cadré le sujet.
Faire un plan en 3 parties, une nécessité ?
Beaucoup de professeurs de philosophie en prépa nous expliquent la nécessité de faire un plan en 3 parties en s’inspirant de la méthode hégélienne : une première partie défendant une thèse A, une deuxième défendant une thèse B (qui peut venir s’opposer à la A ou être une dimension complètement différente, mais qui est justifiée car il y a une contradiction finale si l’on opte pour la thèse A), et enfin ce qui fait « l’Aufhebung », œuvre qui dépasse la contradiction à laquelle on a également abouti à la thèse B. On n’attend pas de vous une simple « thèse antithèse synthèse » de lycéens, mais une réflexion vraiment poussée, un dépassement de l’opposition existante, pour aboutir à une nouvelle thèse qui est celle que vous cherchez vraiment à défendre.
Lorsque votre introduction avec votre plan sont fins prêts, et que vous passez à la rédaction, n’oubliez pas entre chaque partie de rappeler ce sur quoi vous venez de vous interroger, et pourquoi il y a une contradiction qui justifie de passer à une thèse suivante. Vous devez toujours avoir un fil conducteur à ne pas perdre de vue lorsque vous rédigez ; d’où l’intérêt de reprendre les mots du sujet régulièrement, au sein de vos parties et surtout au sein du paragraphe qui fait la transition entre deux parties. Une fois que vous vous êtes assurés de cette base méthodologique solide, qui vous a évité le hors-sujet, il s’agit maintenant de vous démarquer pour briller !
Les conseils pour se distinguer des autres candidats
Premier conseil et non des moindres : surveillez votre orthographe ! On ne le répètera jamais assez, vous devez impérativement avoir une écriture claire, sans fautes, avec des phrases intelligibles. Sinon, cela va énerver le correcteur, et il ne sera alors pas dans l’optique de valoriser votre travail ! Le fond a beau être génial, si la forme n’y est pas, vous n’atteindrez pas les notes les plus hautes. Ensuite, pour ce qui est véritablement du contenu et du fond, quelques petits conseils :
— variez les références classiques et incontournables et les références plus originales et/ou modernes
— n’oubliez pas que c’est une épreuve de culture générale et non de philosophie : certes, on attend de vous une argumentation philosophique appuyée par des thèses, mais illustrez vos propos, n’oubliez pas d’inclure une dimension littéraire et artistique, souvent appréciée des correcteurs ! En plus, si vous parvenez à mobiliser un exemple d’œuvre assez original ou oublié des autres étudiants, vous ferez en sorte que le correcteur se souvienne de vous !
Cependant, il ne faut pas en abuser : par exemple, citer un film et expliquer en quoi il se rattache à la thèse défendue est une bonne idée, mais ne passez pas votre dissertation à mentionner des films.
— privilégiez toujours la qualité à la quantité : c’est bien beau d’avoir de nombreuses références, mais on ne vous demande pas d’étaler votre culture, il faut que votre culture soit au service de l’argumentation ! Ainsi, vos références doivent être choisies avec détail, bien expliquées et liées au sujet. Parfois, une référence dont le lien avec le sujet n’est pas évident peut s’avérer très bien appréciée si l’on explique en quel aspect elle illustre tel point. Les références ne doivent jamais (ou rarement) être juste illustratives !
Il faut quand même rappeler que l’appréciation d’un correcteur est très subjective. Un même devoir corrigé par deux correcteurs différents peut ne pas donner la même note. Mais à partir du moment où vous respectez scrupuleusement la méthodologie d’analyse de sujet, afin de le traiter dans sa globalité sans le dé-tourner, et qu’en plus vous parvenez à mobiliser des arguments et exemples pertinents, vous pouvez espérer décrocher une bonne note !