La démographie est une chapitre souvent fuie et appréhendée par les étudiants. Pourtant, c’est un sujet qui reste très important et qui peut tomber aux concours, c’est pourquoi je pense qu’il est important d’en maîtriser les bases.
La transition démographique est un paradigme dominant à partir du milieu du XXème siècle. Adolphe LANDRY est le premier penseur à théoriser cette idée d’une transition démographique dans son ouvrage La révolution démographique (1934). Il théorise le passage d’un régime démographique primitif, où la natalité est naturelle et forte, à une régime démographique intermédiaire, où la natalité cette fois est limitée pour maintenir le niveau de vie des populations, pour finir vers un régime démographique contemporain, où la natalité est réduite pour garantir un niveau de vie aux générations actuelles et futures. FW. NOTESTEIN reste le père du paradigme de la transition démographique où il montre que c’est un phénomène universel où il y a trois phases. On peut observer:
- L’ancien régime démographique qui correspond à une période prétransitionelle
- La période de transition démographique
- Le régime démographique contemporain
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Ancien régime démographique
Il s‘agit d’un période prétransitionelle, où on observe un taux de natalité et de mortalité très forts avec donc un faible accroissement naturel. Le nombre d’habitant s’équilibre donc naturellement et il augmente très peu.
- La natalité est naturelle et les naissances ne sont pas limitées, il s’agit d’une fécondité biologique avec 8 à 1 enfants par femmes.
- Le taux de mortalité infantile est fort, il s’élève à 250‰, tout comme le taux de mortalité juvénile qui s’élève à 400‰. Et, l’espérance de vie est faible, elle s’élève à 40/45 ans. Son niveau peut s’expliquer par des conditions sanitaires piètres et une agriculture peu productive.
Transition démographique
Pendant cette période on observe une chute de la mortalité puis de la natalité qui explique cet accroissement naturel fort de la population.
On observe tout d’abord, une chute de la mortalité. Le taux de mortalité passe de 40 à 10‰ grâce notamment au progrès de l’hygiène, de l’alimentation, de l’urbanisation. On observe alors une forte hausse de l’accroissement naturel car les naissances restent élevées. La croissance démographique est donc à taux croissants.
Les facteurs de baisse de la mortalité:
- Baisse de la malnutrition: on observe des progrès de l’agriculture dés le XVIIIème siècle avec une hausse des rendements, le désenclavement des territoires et la hausse de la spécialisation agricole. La population et mieux nourrie et plus résistante.
- Baisse des épidémies: on observe un progrès de l’hygiène publique, un développement des réseaux d’égouts, une meilleure gestion des déchets et le déplacement des cimetières hors des villes.
- Changements des représentations: se diffuse l’idée d’un corps sain et d’un idéal de propreté.
- Révolutions médicales: on assiste à l’invention de la vaccination (1796 vaccin contre la variole grâce à É.JENNER) et à des avancées thérapeutiques, la mortalité infantile passe de 200 à 4‰ aujourd’hui et l’espérance de vie de 40 à 80 ans entre 1800 et aujourd’hui.
Dans un deuxième temps, on observe une chute de la natalité. Le taux de natalité est alors proche du taux de mortalité et le taux d’accroissement naturel se réduit : la croissance démographique est à taux décroissants.
Les facteurs de la baisse de la natalité:
- Facteurs culturels: on veut moins d’enfants et mieux s’en occuper.
- Contraception: il s’agit d’une fécondité naturelle dirigée et d’une sexualité qui devient récréative.
- Prise en compte du coût d’opportunité que l’enfant représente (Garry BECKER 1960).
Régime démographique moderne
Finalement, on arrive dans une période que l’on peut qualifier de régime démographique moderne. Les taux de natalité et de mortalité sont à l’équilibre. La grossesse devient volontaire et limitée. De même, le taux de mortalité se stabilise et on assiste davantage à un vieillissement de la population.
C’est un processus que FW. NOTESTEIN pense universel pourtant, il y a des temporalités différentes. En France, la transition démographique est longue et précoce. Et, il y a des évènements inexpliqués qui peuvent perturber l’équilibre démographie comme le Baby boom, qui dépend de nouveaux facteurs comme : un optimise d’après-guerre, une consommation de masse ou encore la hausse de la valeur « famille ».
État démographique du monde actuel
Aujourd’hui, la démographie des pays développés pose des questions de vieillissement de la population. La population est de plus en plus âgée et de moins en moins jeune. L’âge médian européen est de 42,2 ans contre 30 ans pour la médiane mondiale. Cela a des conséquences économiques car le vieillissement de la population est coûteux. On est confronté à des problèmes de financement concernant les aides sociales et médicales, les retraites …
Cela s’explique notamment par:
- Une natalité trop faible qui est de 11‰ en Europe ou encore de 8‰ en Allemagne, contre 20‰ dans le monde.
- Un allongement de la durée de vie qui est de 81 ans aux États-Unis, par exemple, contre 72 ans dans le monde.
Cela pose notamment des problèmes de dépopulation, ou encore géopolitiques et finit par questionner le modèle européen de l’État providence et la question de la politique migratoire concernant une population active en déclin.
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