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Tout comprendre sur l’allégorie de la caverne de Platon

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Tout comprendre sur l'allégorie de la caverne de Platon

L’allégorie de la caverne est une allégorie exposée par Platon dans La République. Elle expose les conditions d’accession de l’humain à la connaissance du Bien, ainsi que la transmission de cette connaissance.

L’allégorie met en scène des humains enchaînés et immobilisés dans une caverne. Ils tournent le dos à l’entrée et voient non pas les objets, mais les ombres des objets qui passent devant cette entrée et sont projetées contre le mur. Ils croient voir la réalité, alors qu’ils n’en voient qu’une projection.

L’allégorie de la caverne est introduite par Socrate afin de faire comprendre à ses interlocuteurs la nature de l’Idée de Bien.

 

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Les origines de la caverne de Platon

À l’époque de Platon, Athènes est sur le déclin. La constitution démocratique est mise en cause après la bataille des Arginuses et la défaite à Aegos Potamos en 405 av. J.-C. La cité voit son modèle démocratique perverti. La tyrannie des Trente s’est installée quand Platon avait 23 ans, avec son lot de confiscations, bannissements et massacres.

Cette démocratie ne le satisfait pas depuis la condamnation et la mort de Socrate en 399 av. J.-C. et le succès des sophistes. On peut lire le texte de Platon comme une critique de sa propre cité, dont il stigmatise les défauts. Il a mesuré la corruption générale, l’impuissance et l’injustice de l’oligarchie aussi bien que de la démocratie athénienne.

Platon s’est inspiré de mythes et récits antérieurs pour créer l’allégorie de la caverne. Il semblerait que les principaux éléments de cette allégorie faisaient partie des enseignements pythagoriciens.

 

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Résumé du récit de la caverne de Platon

Des humains sont enchaînés dans une caverne depuis leur naissance. Ainsi, ils n’ont jamais vu directement la source de la lumière du jour ; le soleil. Ils n’en connaissent que le faible rayonnement qui parvient à pénétrer jusqu’à eux. Ces hommes ne connaissent que les ombres projetées sur les murs de leur caverne par un feu allumé derrière eux. Des sons, ils ne connaissent que les échos.

Que se passerait-il si l’un d’eux est libéré de ses chaînes et se dirige vers la sortie ? Il sera tout d’abord ébloui par une lumière qu’il n’a pas l’habitude de supporter, ce qui le fera souffrir. Il résistera et ne parviendra pas à percevoir ce que l’on veut lui montrer.

Ainsi, ne voudra-t-il pas revenir à sa situation antérieure ? S’il persiste, il s’accoutumera. Il pourra voir « le monde supérieur », ce que Platon désigne comme « les merveilles du monde intelligible ».

L’humain pourra alors prendre conscience de sa condition antérieure. Il pourra ensuite retourner dans la caverne pour apporter à ses semblables sa connaissance de ce qu’il y a dans le monde supérieur. Mais ceux-ci, incapables d’imaginer ce qui lui est arrivé, le recevront très mal et refuseront de le croire.

 

Ce qu’il faut comprendre de la caverne de Platon

 

La dualité monde sensible, monde des idées

Platon établit avec l’allégorie un jeu d’oppositions entre le monde sensible et le monde intelligible. En d’autres termes, le monde du corps et des perceptions sensibles est opposé au monde de l’intellect et de la connaissance abstraite, soit l’ombre et la lumière.

Cette théorie est dualiste, car elle sépare la réalité en deux parties bien distinctes. Elle est idéaliste, car elle fait primer le monde intelligible sur le monde sensible. Enfin, elle est réaliste, car les Idées existent indépendamment de nous qui les concevons, formant ensemble la seule véritable réalité.

La caverne symbolise le monde sensible, qui est bas et n’est qu’apparence. Un monde où les sens sont utilisés pour acquérir ce que l’on croit être un savoir. Ces ombres sont comme ces fausses valeurs chargées de prestige social auxquelles les hommes attachent beaucoup de prix, mais qui ne sont qu’illusions. Ces ombres représentent la justice avec ses débats dans l’ombre menteuse des tribunaux avec « des gens qui n’ont jamais vu la justice en soi ».

Cela permet à Platon de dévaloriser le sensible au profit du monde supérieur, celui où le soleil éclaire tout, où l’intellect est utilisé pour atteindre la vérité des choses en soi. Socrate considère le monde sensible comme la prison de l’âme. Quant au monde intelligible, auquel peut accéder l’âme par la philosophie, il est la seule réalité authentique.

 

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Difficulté de connaître les choses

Platon discute de la valeur de la vérité que l’homme peut accorder à ce qu’il perçoit par ses sens. Platon dévalorise l’accès sensible à la connaissance. En effet, le sensible ne permet de toucher que l’apparence des phénomènes et non la chose en soi. Il ne faut donc pas prendre pour vraies les données de nos sens. Ceux-ci sont trompeurs. Seule l’intelligence rationnelle permet d’accéder à la réalité.

Platon met en évidence la difficulté des hommes à changer leurs conceptions des choses, leurs résistances au changement. Il s’attaque aux idées reçues et aux préjugés formés par l’habitude, qui obscurcissent la vision. La Caverne reflète la situation initiale de la condition humaine. En sortir consiste à faire en sorte que sa propre pensée apprenne à passer de l’opinion non examinée (les sens et les préjugés) au savoir. Le savoir ayant pour particularité de s’appuyer sur des définitions vraies et sur un raisonnement logique.

L’allégorie de la caverne tire des conséquences relatives à l’éducation. Les connaissances de l’homme sans éducation se bornent au domaine des images et des opinions. L’homme éduqué accède aux objets intelligibles inférieurs. Seul le dialecticien s’élève jusqu’aux objets intelligibles supérieurs. Pour Platon, la condition première de l’humanité, c’est l’ignorance dont il faut se départir impérativement. Cette ignorance est le produit de notre éducation et de nos habitudes. Elle nous rend prisonniers des apparences.

Alors, comment enseigner et comment apprend-on le mieux ? Socrate nous donne une réponse : « Faire en sorte que les enfants s’instruisent en jouant. Nous pourrons mieux discerner les dispositions naturelles de chacun ».

 

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La théorie du Bien absolu

Platon explique qu’accéder au monde des idées est difficile. En effet, la montée de l’âme dans ce monde nécessite une ascension courageuse avec une progression prudente. S’il le pouvait, le prisonnier tendrait à revenir vers ses habitudes familières. Ainsi, la raison exige un effort, représenté dans l’allégorie par les périodes d’aveuglement, où la lumière de la vérité brouille la vue, où le vrai apparait dans un premier temps comme moins vrai que l’illusion que le prisonnier quitte, comme un arrachement.

Les yeux sont troublés par le passage de l’obscurité de la caverne à la lumière. Cela s’explique, car le Bien n’est pas aisé à saisir lorsqu’on n’a connu que les apparences et la tromperie. L’humain régulièrement se trompe de bien.

En effet, en visant un objet qu’il considère bon pour lui, le plus souvent il ne vise que l’agréable, le plaisir, l’avantageux, mais ceux-ci peuvent s’avérer n’être qu’une apparence de Bien. Ainsi, l’idée du bien, il faut la voir pour se conduire avec sagesse, soit dans la vie privée, soit dans la vie publique.

 

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Le devoir du philosophe

Pour Platon, le philosophe a pour mission de montrer aux prisonniers leurs erreurs. Ces derniers discourent sans fin sur les ombres, persuadés qu’elles sont la seule réalité. Ils ont besoin d’un tuteur, qui détruise leurs préjugés et les aide à poser un fondement solide au savoir.

Le philosophe souffre toutefois d’un manque de crédibilité. Il est comme le prisonnier de la caverne qui accède à la réalité. Or, lorsqu’il s’évertue à partager son expérience avec ses contemporains, il se heurte à leur incompréhension, conjuguée à l’hostilité des personnes bousculées dans le confort illusoire de leurs habitudes de pensée. Platon fait la démonstration de la difficulté qu’il y a à apprendre et à enseigner.

 

La nature humaine

Platon souligne que les hommes enchaînés ne peuvent voir que devant eux. Les certitudes, convictions et préjugés sont difficiles à remettre en cause. Cela constitue le propre de l’humain et rend donc l’exercice de la philosophie toujours nécessaire.

Le déni de réalité est ainsi la première étape de la confrontation violente de l’esprit humain. En effet, l’homme assiste à une transformation radicale des habitudes. Platon dénonce le conformisme intellectuel dans lequel les habitudes d’opinion sont considérées à tort comme normes représentatives de la condition humaine.

À la découverte du monde réel, la perplexité du prisonnier est naturellement grande. La réalité perçue avec plus de justesse ne saurait lui apparaître que fort douteuse et incertaine.

 

Comparaison avec la cité idéale (Kallipolis)

Platon utilise l’allégorie de la caverne pour exposer sa cité idéale. La cité juste et belle de Platon n’est pas de ce monde. Cette cité est à l’image de la justice dans l’âme des individus, socialement harmonieuse, chaque groupe social y étant à sa place. La cité idéale est ainsi une étude de l’harmonie propre aux rapports sociaux.

Or, cette cité parfaite n’est possible que si un philosophe prend le contrôle de l’État (thèse du philosophe roi). Il faut que les rois se fassent philosophes, ou les philosophes se fassent rois. Cela rejoint le propos de l’allégorie de la caverne, selon laquelle le philosophe répond à une exigence très forte en qualités humaines et intellectuelles.

Il faudra, pour le philosophe, éviter les dangers de la dialectique. En effet, elle peut conduire au scepticisme ou au cynisme, si elle est mal pratiquée ou pratiquée trop tôt par des jeunes gens.

Platon démontre que les dirigeants de la cité doivent être formés pour ne venir au pouvoir que par nécessité ou par devoir et non par l’attrait que peut représenter l’exercice de l’autorité.

 

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Pour conclure, l’allégorie de la caverne propose une réflexion sur les préjugés et le conditionnement des esprits. Platon invite ses contemporains à rejeter toutes formes d’idées reçues et à se montrer vigilants sur ce qui est tenu pour vrai. En d’autres termes, remettre en question ce qui est parfois imposé comme étant la vérité. Cela rejoint sa méfiance à l’égard des rois qui ne sont pas philosophes.

Le philosophe met l’accent sur l’esprit de responsabilité qui doit animer les citoyens, puisque les prisonniers de la caverne représentent ceux qui préfèrent ne pas s’interroger ni remettre en cause l’ordre établi. Le philosophe est celui qui prend le risque de partager la vérité à laquelle il a accédé.

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Stéphane Westermann
Après deux années de prépa ECG au Lycée Georges de la Tour à Metz, j'ai pu intégrer Neoma avec pour objectif d'assister les étudiants dans l'excellence de leur Culture Générale et de leur langue allemande !