L’énergie vient d’un mot grec qui signifie la « force de l’action », c’est ce qui permet d’agir, de mettre en mouvement. C’est la capacité à produire un travail entrainant du mouvement, de la lumière, de la chaleur à partir de la transformation de ressources naturelles. Elle est issue de la combustion de carburants ou de combustibles, de forces naturelles, d’électricité qui peut être d’origine thermique, hydraulique, nucléaire, éolienne, solaire…
On distingue entre énergies primaires à partir du charbon, des hydrocarbures, de l’hydraulique, du solaire, de l’éolien , des combustibles nucléaires , et énergies secondaires.
Certaines énergies sont renouvelables à l’échelle humaine car elles se constituent ou se reconstituent plus rapidement qu’elles ne sont utilisées, alors que les énergies fossiles, le nucléaire sont non renouvelables.
L’énergie en 1945 : la prédominance du charbon
C’est après la Deuxième Guerre mondiale que la question énergétique est devenue cruciale du fait de l’accélération de la consommation énergétique mondiale, en raison des transformations économiques et sociales des pays développés et de la généralisation de la consommation énergétique au monde en développement qui entre dans une logique d’industrialisation après 1945 : en 1900, la consommation mondiale est d’1 milliard de tep, en 1950, de 2 milliards de tep, en 2004 elle dépasse les 10 milliards de tep, pour dépasser les 14 milliards de tep en 2019. L’énergie est ainsi un enjeu essentiel du développement, de la croissance économique puisque la croissance est déterminée par l’accès à une énergie abondante et bon marché ; la première révolution industrielle s’était d’ailleurs appuyée sur une révolution énergétique, sur le passage de l’énergie animale, humaine, à l’énergie fossile qui a permis de libérer les forces de production.
Parler de l’énergie après 1945, c’est parler du pétrole qui s’impose comme la source d’énergie prépondérante de l’économie mondiale, supplantant le charbon, énergie reine depuis les débuts de la révolution industrielle : en 1973, le pétrole représente 47% de la consommation énergétique mondiale , elle reste aujourd’hui l’énergie dominante.
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Comparaison entre le charbon et le pétrole
Au début du XXème siècle, le charbon assure plus de 90% de la consommation énergétique mondiale, en 1950 encore les 2/3, un niveau que le pétrole n’a jamais atteint. L’avènement du charbon date de la première révolution industrielle qui consacre la domination des énergies fossiles par rapport aux énergies renouvelables, dominantes avant la révolution industrielle . Le charbon s’impose à partir de la fin du XVIIIème siècle car ses usages sont très diversifiés : il fournit l’énergie pour les machines , il sert au XIXème siècle au développement de nouveaux transports , mais il est également une matière première industrielle pour la sidérurgie et la chimie ; il sert enfin à la production de combustible pour le chauffage, d’électricité, à la fin du XIXème siècle.
D’où l’importance du charbon au sein des économies industrielles. Les grandes puissances économiques du XIXème sont riches en charbon. Il détermine les localisations industrielles , il marque les paysages , marque la vie sociale. Sa production est facilitée car elle demande peu de main d’œuvre, alors que l’exploitation du charbon pose beaucoup plus de problèmes humains et techniques : le pétrole peut donc être exploité dans des milieux difficiles, comme les zones désertiques ou off-shore.
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La fin du charbon et l’émergence du pétrole
En 1973 le charbon ne représente plus que le quart de la consommation énergétique mondiale. Ses usages se restreignent dans les transports, comme moyen de chauffage. Il reste très utilisé dans la production d’électricité mais en concurrence avec des charbons plus communs comme le lignite.
En raison de l’importance de ses usages militaires, il reste assez présent. La Deuxième Guerre mondiale a conforté l’importance stratégique du pétrole. Le contrôle des champs pétrolifères, des routes du pétrole a été un des enjeux des combats du côté allemand et japonais et du côté allié. Après la Seconde Guerre mondiale, dans un contexte de Guerre froide, garantir l’indépendance énergétique, l’approvisionnement du bloc occidental et de l’économie mondiale en pétrole a été une des préoccupations majeures des États-Unis, à l’origine de l’alliance privilégiée conclue avec l’Arabie saoudite. Mais ce sont bien ses usages civils qui ont conforté son utilisation comme source d’énergie primordiale. L’expansion économique des Trente Glorieuses dans les pays développés est fondée sur des industries de la deuxième révolution industrielle, très consommatrices en pétrole et dont la croissance est liée à un accès abondant et bon marché au pétrole.
En raison de la dissociation entre pays producteurs et exportateurs de pétrole et pays consommateurs. La présence du pétrole est liée à des conditions géologiques précises qui correspondent aux grands bassins sédimentaires peu plissés et aux plates-formes continentales .
Jusqu’aux années 1970, la production est dominée par les États-Unis où a eu lieu en 1860, en Pennsylvanie, le premier forage. Les États-Unis sont les premiers producteurs mondiaux grâce à des gisements situés dans les régions du Mid-Continent , en Californie, en Alaska.