S’il n’est pas rare que les étudiants en général se réorientent et changent de filière, cette situation est aussi de moins en moins rare en classe préparatoire : déception, difficultés ou encore prise de conscience, autant de facteurs qui incitent les étudiants de prépa à changer de filière entre la première et la deuxième année. C’est le cas de Charlotte, aujourd’hui étudiante au sein du Programme Grande École de l’emlyon, qui s’était naturellement orientée sur une prépa ECS après une terminale scientifique pour finalement rejoindre les bancs de la khâgne. Découvrez dans cet article le portrait de Charlotte, son parcours hybride et ses conseils pour faire son choix lorsque l’on veut changer de filière en classe préparatoire.
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Pourquoi as-tu décidé de te réorienter à la fin de ta première année de prépa. Rencontrais-tu des difficultés, des déceptions, ou avais-tu envie de nouveauté ?
J’ai choisi de quitter la prépa ECS à la fin de ma première année pour commencer une hypokhâgne car j’étais déçue de voir que les coefficients accordés aux matières littéraires étaient dérisoires en ECS, alors que j’avais de fortes appétences pour ces disciplines. C’était un revirement de situation : alors que je n’avais aucune affinité avec les matières littéraires au lycée, j’ai finalement découvert que je les aimais parce qu’elles me manquaient en prépa ECS.
Considères-tu cette réorientation comme une perte de temps, au sens où tu as « perdu » une année en ECS, ou est-ce que tu considères cela comme une opportunité ?
Je ne considère absolument pas ma première année en ECS comme une année de perdu. D’une part, cela m’a permis de me forger un parcours hybride et absolument unique : je suis aujourd’hui forte d’une formation scientifique, littéraire, et en management, ce qui m’a démarqué lors des entretiens de personnalité (mon profil atypique a retenu l’attention du jury !). D’autre part, plus concrètement, cette première année en classe préparatoire scientifique m’a été utile pour la suite : j’ai pu acquérir des réflexes méthodologiques qui m’ont été par la suite précieux lors du concours de la BCE.
Comment s’est passé la transition de prépa ECS à khâgne ? Quelles ont été les difficultés, les appréhensions, les changements au niveau du rythme de travail ?
Cette transition a été avant tout synonyme de soulagement : en faisant quelque chose qui me plaisait vraiment, j’étais finalement beaucoup plus épanouie dans mes études, ce qui aide aussi à mieux vivre ses années de classe préparatoire. La plus grosse différence reste le passage d’un rythme extrêmement soutenu à un rythme plus tranquille, non pas tant parce qu’il y a moins de travail en littéraire que parce je suis passée à une prépa un peu moins connue.
L’écart entre une filière scientifique et une formation littéraire est colossal. Penses-tu que n’importe qui peut s’orienter vers une classe préparatoire littéraire (même avec un parcours scientifique avant) ?
Non, absolument pas : la transition d’une filière scientifique à une khâgne n’est pas anodine pour qui n’a pas d’affinité avec les disciplines littéraires. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, les matières en khâgne ne s’improvisent pas : l’apprentissage est extrêmement lourd. De même, le passage d’une khâgne à une classe scientifique est tout sauf une évidence ! En d’autres termes, il ne s’agit pas de changer de filière en se disant que « c’est plus facile ailleurs », mais de faire son choix en fonction des affinités que l’on a avec les différentes matières.
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Que conseillerais-tu à un étudiant de classe prépa qui souhaite changer de filière ?
Le premier conseil que je donnerais reste d’en parler à ses professeurs et à des proches pour ne pas s’enfoncer seul dans le doute : les professeurs connaissent votre profil et vos compétences, ils sauront vous aiguiller. Néanmoins, l’avis des autres ne suffit pas : ce qui est déterminant, c’est ce que vous voulez vraiment faire, ce qui vous plaît : les années de prépa sont déjà suffisamment difficiles pour ne pas se rajouter une autre charge mentale telle que « cette filière ne me convient pas, je n’ai pas ma place ici ». Gardez surtout à l’esprit que ce que vous avez fait jusqu’à maintenant n’est pas perdu : une année de « sacrifiée » n’est rien comparé à une vie, d’autant plus que les profils pluridisciplinaires font souvent sensation auprès des recruteurs !