L’analyse minutieuse du sujet est la toute première étape d’une dissertation de philosophie réussie. Dans cet article, nous te donnons plusieurs conseils méthodiques pour éviter de te perdre face à un sujet de philo, et pour parvenir à distinguer ce qui se cache derrière telle ou telle formule.
Décortiquer la structure du sujet
La structure du sujet en philo est souvent clé, pour comprendre comment analyser le sujet. Certains mots, bouts de phrase ou prépositions sont primordiales. Nous vous expliquons donc comment bien décortiquer la structure du sujet pour réussir à analyser un sujet de philo.
Reconnaissance d’une expression connue
Afin de traiter d’un sujet de philosophie, il est tout d’abord nécessaire d’examiner si celui-ci se réfère à une expression connue ou courante de la langue française. Si c’est le cas, s’en rendre compte aidera beaucoup pour la suite de l’analyse, et notamment l’étape de distinction des sens cachés du sujet. Par exemple, le sujet « Prendre des risques » est une expression française très employée. Le reconnaître permet d’éviter de se lancer dans une analyse qui voudrait traiter littéralement le verbe « prendre » dans sa relation avec le mot « risques ». Cela permet au contraire de comprendre le sujet dans sa globalité avec son sens connu de « faire quelque chose de nouveau sans être certain que l’on va y arriver ».
Analyse du verbe
Si le sujet comporte un verbe, il est nécessaire d’y porter une grande attention. En effet, le verbe porte la relation entre les termes du sujet. Par exemple il est intéressant d’examiner si le verbe est à la forme passive ou active.
Nature de la relation entre les termes du sujet
Il est aussi primordial de s’interroger sur la nature de la relation existant entre les termes du sujet. Cette relation peut relever de l’identité, de l’opposition, de la complémentarité, de la conséquence etc. Par exemple, dans le sujet « La division du travail », la relation qui sous-tend les termes « division » et « travail » est de l’ordre de l’attribution. Le « mot » travail est donc complément du nom « division ». Il convient enfin de ne pas juger de l’importance d’un des termes du sujet par sa taille. En effet, dans ce même sujet, « La division du travail », le mot qui porte tout le sujet est « du ».
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Distinguer les différents sens cachés du sujet
Un sujet de philosophie comporte toujours une multiplicité de sens. Le but premier de la dissertation est de distinguer les différents sens du sujet et de les faire apparaître clairement. Ce double sens est la base sur laquelle on peut construire un plan. Prenons pour exemple le sujet suivant : « La division du travail ». On cherche à trouver plusieurs sens à ce groupe nominal. Deux sens distincts apparaissent : le verbe « diviser » peut s’entendre comme le fait de « dresser quelque chose contre quelque chose ». Ici, cela serait équivalent à « rendre hostile » les uns aux autres. On se demande alors si le travail n’est pas synonyme de désagrégation sociale. Mais « diviser » signifie également la spécialisation de chacun dans un champ d’expertise propre au service de la société. L’expression prend alors le sens de « partage » du travail. Le travail rend alors, dans cette acceptation-ci, les hommes dépendants les uns des autres. La division est donc là un facteur de complémentarité.
Relever les présupposés du sujet
Un problème de dissertation comporte aussi toujours un ou plusieurs présupposés. Le présupposé est une espèce de préjuger. C’est une proposition que l’on tient pour vrai, de manière implicite, lorsque l’on pose un sujet. Dans le sujet « La division du travail », on peut distinguer le présupposé suivant : si l’expression est prise dans le sens où le travail rend hostile quelqu’un envers quelqu’un d’autre, on présuppose que ce « quelqu’un » existe bien. On peut alors se poser la question suivante : qui est opposé à qui ?
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Eviter le hors sujet
Dans le cas du sujet « La division du travail », l’un des hors sujets possible serait de faire le catalogue des différentes manières dont le travail peut être divisé. Il est cependant impossible de traiter le sujet en prenant chacun de ses termes un à un. Il faut au contraire considérer ce sujet comme une entité ayant un sens à part entière. Enfin, l’erreur la plus commune est l’oubli du sujet. Un sujet n’est jamais un thème, il doit conduire la totalité du devoir et guider la problématique.