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Les causes de la baisse de l’espérance de vie aux Etats-Unis

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Etats-Unis espérance de vie

Aux Etats-Unis, l’espérance de vie à la naissance a baissé de 2,7 ans entre 2019 et 2021. Ce recul s’explique par une multitude de causes, entre crise des opioïdes, manie des armes à feu et « morts de désespoir ».

 

L’alarmant déclin de l’espérance de vie aux Etats-Unis

Le 31 août 2022, les autorités sanitaires américaines ont annoncé que l’espérance de vie des Américains a diminué de presque un an en 2021, après avoir déjà perdu un an et demi en 2020, notamment en raison de la pandémie de Covid-19. Selon le Centre de prévention et de lutte contre les maladies, une personne née aux États-Unis en 2021 a actuellement une espérance de vie de 76,1 ans (plus précisément, à 79,1 ans pour les femmes et 73,2 ans pour les hommes).

Jamais, depuis un siècle, la durée de vie moyenne n’a accusé une telle régression aux Etats-Unis, situation d’autant plus tragique qu’elle s’inscrit dans une tendance à long terme de détérioration de la longévité dans ce pays par rapport à ses pairs. « Cette baisse de 77 à 76,1 ans a porté l’espérance de vie à la naissance aux Etats-Unis à son plus bas niveau depuis 1996 ».

Parmi les nations les plus développées, les Etats-Unis sont le seul pays à connaître une telle situation. « Certains pays à haut revenu n’ont subi aucune perte d’espérance de vie pendant la pandémie et d’autres qui avaient subi une perte en 2020 ont largement regagné le terrain perdu en 2021 », relève Noreen Goldman, professeur de démographie et d’affaires publiques à la Princeton School of Public and International Affairs. A titre d’exemple, en France, l’espérance de vie a très fortement diminué en 2020, avant d’augmenter en 2021, à 82,5 ans, revenant quasiment au niveau prépandémique (82,9 ans). Elle est de 79,3 ans pour les hommes et de 85,4 ans pour les femmes.

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La réglementation sur les armes à feu participe à la diminution de l’espérance de vie

Le 6 mai 2023, un tireur a ouvert le feu dans un supermarché au Texas, tuant huit personnes, dont plusieurs enfants, avant d’être abattu par la police. Particulièrement sanglant, cet épisode n’est pas rare aux Etats-Unis : c’est la 22ème tuerie de masse (ayant entraîné la mort de plus de quatre personnes) cette année. Le 24 janvier 2023, selon Gun Violence Archive, 4 300 décès des suites d’une fusillade de masse étaient recensés depuis 2014.

Les morts par arme à feu sont l’une des causes de la chute de l’espérance de vie aux Etats-Unis. Les enfants âgés de 5 ans vivant aux Etats-Unis ont une chance sur vingt-cinq de mourir avant leur 40ème anniversaire, selon les calculs du « Financial Times ». Pour d’autres pays développés, dont la France, ce taux est plus proche d’un sur cent.

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La crise des opioïdes menace l’espérance de vie des états-uniens

La crise des opioïdes frappe les Etats-Unis depuis plus de 30 ans. Le 7 février 2023, Joe Biden a partagé devant le Congrès une histoire bien connue de millions d’Américains, celle de « Courtney, qui a découvert les pilules au lycée. Cela s’est transformé en addiction et l’a menée à la mort d’une overdose de fentanyl. Elle avait 20 ans.”

Ces dérivés de l’opium regroupent à la fois des antalgiques légaux, comme la morphine ou l’oxycodone, prescrits contre la douleur, et des substances illicites comme l’héroïne. Trop prescrits par les médecins, encouragés par une industrie pharmaceutique peu scrupuleuse, ils ont eu pour conséquence de faire basculer des centaines de milliers d’Américains dans la dépendance. Les overdoses par fentanyl sont désormais la première cause de décès pour les 18-49 ans aux Etats-Unis, selon le « Washington Post ».

Rappelons que sous sa forme autorisée, le fentanyl est utilisé dans le traitement de douleurs graves, par exemple pour les cancers en phase terminale. Mais depuis 2019, des cachets fabriqués illégalement (et souvent avec un dosage bien trop élevé) sont devenus une drogue de rue bon marché, abondante et extrêmement addictive.

Selon les Centres de prévention et de contrôle des maladies américains, plus de 564 000 Américains sont morts d’une overdose de l’un de ces produits entre 1999 et 2020. Et la crise s’est accélérée : les opioïdes ont coûté la vie à près de 82 000 personnes entre février 2021 et février 2022.

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Les « morts de désespoir » accentuent la diminution de l’espérance de vie

Des chercheurs s’alarment d’une hausse des « morts de désespoir » aux Etats-Unis. Cette catégorie comprend les décès par overdose, mais aussi ceux liés à l’alcoolisme et les suicides. Les taux de suicide ont augmenté, en particulier parmi les groupes d’âge moyen. Des problèmes de santé mentale non traités, le stress, l’isolement social et d’autres facteurs ont été identifiés comme des causes potentielles de cette augmentation des taux de suicide.

Dans leur livre Morts de désespoir. L’avenir du capitalisme, Anne Case et Angus Deaton analysent cette tendance inquiétante, qui touche surtout les hommes blancs peu éduqués, mais aussi les femmes n’ayant pas fait d’études. Deux catégories de population particulièrement touchées par la mondialisation et l’automatisation de certaines tâches.

Au lieu d’embaucher des salariés à temps plein, les entreprises choisissent de plus en plus des contrats flexibles du type autoentrepreneurs, ce qui ôte aux personnes qui n’ont pas fait d’études la possibilité de grimper dans la hiérarchie. « Les piliers qui structuraient la vie et aidaient à lui donner du sens – un travail avec des perspectives d’évolution, une vie de famille stable, une voix dans la communauté – ont tous disparu », note l’auteure.

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Pour conclure, aux Etats-Unis, l’espérance de vie ne cesse de diminuer depuis des années et le phénomène ne semble pas s’enrayer. Les causes sont multiples mais la réglementation sur les armes à feu, la crise des opioïdes et les « morts de désespoir » semblent accentuer le phénomène.

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Damien Copitet
Je suis étudiant à SKEMA BS après deux années de classe préparatoire au lycée Gaston Berger (Lille). Nous nous retrouvons toutes les semaines pour l'actualité en bref