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Fiche John Stuart Mill : libéralisme, avantage comparatif, utilitarisme

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Fiche John Stuart Mill : libéralisme, avantage comparatif, utilitarisme

John Stuart Mill est un grand philosophe et économiste du XIXe siècle, qui, à travers sa défense passionnée de la liberté individuelle, son utilitarisme et sa théorie des avantages comparatifs, a marqué l’économie. Son héritage intellectuel continue de résonner dans les débats contemporains sur la liberté, le bonheur collectif et les échanges internationaux.

Qui est John Stuart Mill ?

John Stuart Mill, né le 20 mai 1806 à Londres et décédé le 8 mai 1873 à Avignon, est un philosophe, logicien et économiste britannique. Figure majeure du libéralisme au XIXe siècle, il défend l’utilitarisme, une théorie éthique initialement développée par Jeremy Bentham, dont Mill offre sa propre interprétation.

En économie, il est l’un des derniers représentants de l’école classique. Précurseur du féminisme, Mill propose également un système de logique qui marque la transition entre l’empirisme du XVIIIe siècle et la logique contemporaine. Il est l‘auteur du premier grand traité sur la démocratie représentative, intitulé Considérations sur le gouvernement représentatif (1861). Vers la fin de sa vie, John Stuart Mill montre un intérêt croissant pour les théories socialistes.

Les grandes théories de John Stuart Mill

Le libéralisme

Dans son essai “De la liberté” publié en 1859, John Stuart Mill défend la liberté individuelle face à la tyrannie de la majorité et de l’État. Son ouvrage est fondé sur le principe de non-nuisance, qui stipule que l’intervention dans les affaires personnelles d’un individu n’est justifiée que pour prévenir un préjudice à autrui. Cela signifie que tant qu’une action ne cause pas de tort direct à une autre personne, elle doit être autorisée, même si elle est moralement désapprouvée par la majorité.

Mill argumente que la liberté d’expression est essentielle pour le progrès social et la découverte de la vérité. Selon lui, même les opinions erronées ont leur importance car elles permettent de tester et de renforcer la véracité des croyances acceptées. Par exemple, si une société interdit une opinion impopulaire, elle prive les citoyens de la possibilité de comprendre pleinement et de défendre les vérités établies. En permettant une confrontation ouverte des idées, une société libérale garantit que ses membres sont constamment engagés dans un processus de réflexion critique et d’amélioration intellectuelle.

Ainsi, selon Mill et les principes du libéralisme, protéger les libertés individuelles, même face à l’opposition de la majorité, est crucial pour le développement et le progrès d’une société juste et dynamique.

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Les avantages comparatifs

John Stuart Mill adopte et développe la théorie des avantages comparatifs de David Ricardo, qui constitue un pilier de l’économie internationale. Cette théorie postule que même si un pays est moins efficace dans la production de tous les biens par rapport à un autre, il peut néanmoins tirer profit du commerce en se spécialisant dans la production des biens pour lesquels il possède un avantage comparatif, c’est-à-dire ceux pour lesquels il a un coût d’opportunité relativement plus bas.

Pour illustrer la théorie des avantages comparatifs, imaginons deux pays : le pays A et le pays B. Le pays A est plus efficace dans la production de vin et de blé que le pays B. Cependant, le pays A est relativement plus efficace dans la production de vin que dans celle de blé. Le pays B, bien qu’il soit moins efficace dans la production de ces deux biens, a un avantage comparatif dans la production de blé, car le coût d’opportunité de produire du blé est plus faible que celui de produire du vin.

En se spécialisant selon leurs avantages comparatifs, le pays A se concentrera sur la production de vin, tandis que le pays B se concentrera sur la production de blé. En échangeant ces biens, chaque pays peut obtenir les produits qu’il souhaite à un coût inférieur à celui de la production nationale. Cette spécialisation et cet échange permettent d’améliorer la production et la consommation totales dans les deux pays.

Mill souligne que le commerce international basé sur les avantages comparatifs conduit à une allocation plus efficace des ressources mondiales. En effet, chaque pays utilise ses ressources de manière optimale pour produire les biens où il est le plus compétitif, ce qui maximise la production globale. Cette augmentation de l’efficacité entraîne une augmentation de la richesse et du bien-être global.

Les consommateurs bénéficient de cette réorganisation économique car ils ont accès à une plus grande diversité de produits à des prix plus bas. Par exemple, grâce au commerce international, un consommateur dans le pays A peut acheter du blé à un prix inférieur à celui qui aurait été nécessaire si le pays A avait produit ce blé lui-même. De même, un consommateur dans le pays B peut obtenir du vin à un coût moindre grâce à l’importation. Cette situation illustre les gains mutuels du commerce et montre comment la spécialisation et l’échange profitent à tous les participants.

L’utilitarisme

L’utilitarisme de John Stuart Mill repose sur le principe de l’utilité, souvent résumé par l’idée que la moralité d’une action est déterminée par sa capacité à maximiser le bonheur et à minimiser la souffrance pour le plus grand nombre.

Le principe de l’utilité, au cœur de l’utilitarisme, affirme que les actions sont moralement justifiables si elles tendent à promouvoir le bonheur et à réduire la souffrance. Pour Mill, le bonheur est défini comme le plaisir et l’absence de douleur, tandis que le malheur est la douleur et la privation de plaisir. Ainsi, une action est jugée bonne ou mauvaise en fonction de l’équilibre de plaisir et de douleur qu’elle produit.

Mill enrichit la théorie utilitariste en distinguant deux types de plaisirs : les plaisirs supérieurs et les plaisirs inférieurs.

  • Les plaisirs supérieurs sont intellectuels et moraux, tels que la lecture, l’appréciation de l’art, la recherche de la connaissance et les actes altruistes.
  • Les plaisirs inférieurs sont physiques, comme la nourriture, le repos et les plaisirs sensuels.

 

Mill déclare que les plaisirs intellectuels et moraux offrent une satisfaction plus profonde et durable. Il soutient que ceux qui ont expérimenté à la fois les plaisirs supérieurs et inférieurs tendent à préférer les premiers, même si cela implique parfois plus de difficultés ou de sacrifices. Cette distinction valorise les expériences humaines enrichissantes qui contribuent à un épanouissement personnel plus complet.

En plus de sa distinction entre types de plaisirs, Mill propose l’utilitarisme de la règle. Contrairement à l’utilitarisme de l’acte, qui évalue chaque action individuellement selon ses conséquences immédiates, l’utilitarisme de la règle évalue les actions selon des règles générales. Ces règles sont établies parce qu’elles tendent en général, à maximiser le bonheur global sur le long terme.

Par exemple, une règle telle que “ne pas mentir” peut être justifiée non pas parce que chaque mensonge individuel cause toujours plus de mal que de bien, mais parce que, en général, la pratique de dire la vérité favorise la confiance sociale et, par conséquent, augmente le bonheur global.

Ses citations emblématiques

“La liberté consiste à faire tout ce qui ne nuit pas à autrui.” Cette citation, tirée de son ouvrage “De la liberté” (1859), résume sa conception du principe de liberté individuelle. Mill soutient que chacun devrait être libre de poursuivre ses propres intérêts, tant que cela ne nuit pas aux autres membres de la société.

“L’action est juste dans la mesure où elle tend à promouvoir le plus grand bonheur pour le plus grand nombre.”, Utilitarianism (1863) Cette citation résume le principe fondamental de l’utilitarisme tel que développé par Mill. Pour lui, la moralité des actions doit être jugée en fonction de leur capacité à maximiser le bonheur global de la société, en tenant compte des intérêts de tous les individus concernés.

“Le commerce international, lorsqu’il est laissé à lui-même, tend à égaliser les différences de prix entre différents pays, de sorte qu’ils échangent naturellement leurs produits là où ils peuvent les obtenir à moindre coût.”, Principes d’économie politique (1848). Cette citation met en évidence l’idée que le commerce international, en permettant aux pays de se spécialiser dans la production des biens pour lesquels ils ont un avantage comparatif, favorise une allocation efficace des ressources et une maximisation de la prospérité globale.

 

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Finalement, John Stuart Mill, philosophe, économiste et penseur libéral, a laissé un héritage intellectuel considérable. Défenseur éloquent de la liberté individuelle, de l’utilitarisme et de la théorie des avantages comparatifs, il a profondément influencé la pensée politique, économique et morale. Ses idées continuent de résonner dans les débats contemporains sur la liberté, le bonheur collectif et les échanges internationaux.

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Amanda Jouhandin