Alors que les élections américaines se tenant 5 novembre prochain approchent à grand pas, la perspective de voir Joe Biden et Donald Trump s’affronter lors d’un second round, encore peu envisageable il y a de cela un an, est aujourd’hui quasi-certaine. En effet, les deux candidats qui s’étaient opposés en 2020, ont survolé leur primaire respective et devraient, si tout se passe bien, être investi par leur parti.
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Trump rafle tout lors des primaires républicaines
Donald Trump, seul candidat encore en course dans la primaire du Grand Old Party, a dépassé dès le 12 mars le seuil des 1 215 délégués nécessaires à l’investiture de son parti. Celle-ci devrait avoir lieu officiellement le 18 juillet prochain.
La primaire républicaine avait été lancée dans l’Iowa le 15 janvier dernier. De la dizaine de candidats qui avaient annoncé se joindre à la course il y a un an, seul Donald Trump est encore en lice. Ron DeSantis, l’un de ses principaux concurrents, s’est retiré de la course peu de temps avant le scrutin dans le New Hampshire le 21 janvier dernier. Le gouverneur de Floride, longtemps pressenti comme une potentielle alternative à Donald Trump, a dégringolé dans les sondages au cours d’une campagne considérée comme hasardeuse. Accusé de faire de reprendre les recettes de Donald Trump en moins bien, le candidat n’a su fédérer ni les partisans du MAGA (Make America Great Again), favorables à l’ex-président, ni les Républicains souhaitant s’émanciper de l’image de ce dernier.
Seule Nikki Haley s’est maintenue en campagne jusqu’au Super Tuesday du 5 mars dernier. Elle a néanmoins annoncé son retrait de la primaire dès le lendemain. L’ancienne ambassadrice américaine aux Nations unies et gouverneuse de Caroline du Sud a toutefois eu plus de succès que son homologue de Floride, réussissant à solidariser une partie des Républicains souhaitant redorer l’image de leur parti après les dérives du clan MAGA et les problèmes judiciaires de Donald Trump. Elle l’avait notamment emporté dans la capitale fédérale, Washington D.C, avec 62.8% des suffrages contre 33.3% pour l’ex-président.
Joe Biden, le candidat naturel au sein de son camp
Côté Démocrates, Joe Biden s’est imposé comme le candidat naturel à sa réélection. Sans concurrent, le président sortant a largement recueilli le nombre de délégués nécessaires à l’investiture de son parti lors de sa victoire dans l’Etat de Géorgie le 12 mars dernier.
Pourtant, son état de santé inquiète. Un sondage du New York Times paru le 2 mars dernier montre que 61% des électeurs de Biden le considèrent trop âgé pour être président. Et pour cause, ce dernier multiplie les gaffes et les confusions depuis qu’il siège à la Maison Blanche. En guise de comparaison, seuls 15% des électeurs de Donald Trump pensent la même chose du Républicain.
Cependant, le sujet de l’âge de Joe Biden est resté latent parmi les officiels démocrates, de crainte de n’affaiblir le seul candidat crédible face à Donald Trump. Reste à voir désormais si ces inquiétudes se matérialiseront dans les urnes le 5 novembre prochain.
Un duel historique à l’issue incertaine
Si, d’après un sondage du New York Times paru le 2 mars dernier, les intentions de vote seraient pour le moment favorables à Donald Trump (48% des électeurs voteraient pour lui s’ils avaient à se prononcer aujourd’hui, contre 43% pour Joe Biden), la partie est loin d’être jouée, et l’identité du 47ème président des Etats-Unis reste incertaine.
Présentement, Joe Biden subit de nombreux votes contestataires au sein de son camp, en raison de son soutien à Israël. Le 27 février dernier, lors d’une primaire démocrate dans le Michigan, un Etat à forte population musulmane et arabe, plus de 100.000 personnes ont mis l’équivalent d’un vote blanc dans les urnes. Cela a de quoi inquiéter les Démocrates, car le Michigan est un swing state, Etat dont le vote n’est historiquement favorable à aucun parti et dont l’obtention s’avère généralement décisive pour la victoire finale.
Cependant, le résultat de l’élection est loin d’être scellé et le cours des évènements est susceptible d’évoluer très rapidement. L’image de Donald Trump pourrait notamment pâtir des nombreux procès qui l’attendent. Le 15 avril prochain, il sera le premier ancien président de l’histoire des Etats-Unis à comparaître en procès pénal, accusé d’avoir falsifié ses comptes de campagne en 2016. Le 20 mai, il sera jugé pour recel de documents classifiés. Enfin, les révélations qui seront faites lors de ses procès dans l’affaire de l’assaut du Capitole et de la fraude aux grands électeurs en Géorgie, toujours en suspens, pourraient affaiblir l’ex-président.
A l’heure actuelle, la seule certitude est le caractère historique de ce duel, aux prises d’un narratif jamais vu auparavant. Pour Joe Biden, il est question de préserver les acquis démocratiques face à un homme déterminé à détruire la démocratie américaine. Quant à Donald Trump, il s’agit de défendre le peuple américain face à une élite corrompue qui agit contre ses intérêts.
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