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Fiche Irving Fisher : équation, citations, théories

Sommaire

Irving Fisher a marqué l’histoire des théories économiques. Il est aujourd’hui reconnu comme l’un des auteurs les plus influents du XXe siècle. C’est pourquoi Mister Prépa te propose une fiche détaillée sur cet auteur incontournable !

 

 

Qui est Irving Fisher ?

Irving Fisher est né en 1867 à New York, et est décédé le 29 avril 1947. Il a étudié à Yale, où il a obtenu un doctorat en mathématiques en 1891, faisant de lui l’un des premiers Américains à recevoir ce titre. Fisher a ensuite rejoint le corps professoral de Yale, où il a enseigné l’économie pendant de nombreuses années.

Fisher est surtout connu pour ses contributions majeures en économie, notamment la théorie de l’intérêt, la théorie de la monnaie, et la théorie de la déflation par la dette.

Pour l’anecdote, Fisher a perdu une grande partie de sa fortune personnelle en prédisant à tort que le marché boursier continuerait de monter juste avant le krach de 1929.

 

Les informations clés sur Irving Fisher :

  • Courant de pensée : Néoclassique
  • Champ d’étude : économie monétaire
  • Principaux ouvrages : The Purchasing Power of Money (1911), The Theory of Interest (1930), The Debt-Deflation Theory of Great Depressions (1933)

 

 

L’apport d’Irving Fisher à la pensée économique

La déflation par la dette

Pour Irving Fisher (The Debt-Deflation Theory of Great Depressions), en période de croissance, les agents forment des anticipations optimistes sur la conjoncture à venir. Ainsi, ils s’endettent jusqu’au moment où leur taux d’endettement devient supérieur à leur capacité de remboursement. De ce fait, les prix augmentent.

Or, à un moment, il devient impossible d’honorer le remboursement des dettes. Les agents cherchent alors à se désendetter. Par conséquent, la consommation et l’investissement productif diminuent. A une échelle macroéconomique, on assiste donc à une récession déflationniste. Avec la déflation, le poids de la dette des agents augmente, donc les agents cherchent à se désendetter davantage, ce qui ne fait qu’aggraver leur situation.

En somme, il y a un effet cumulatif dans les récessions déflationnistes, et les fluctuations de l’activité économique ont pour origine l’endettement privé des agents.

 

Lire plus : Les différentes origines de la crise de 1929 selon les courants économiques

 

La relation de Fisher

L’équation de Fisher est une équation qui définit le taux d’intérêt nominal comme le taux d’intérêt réel auquel on ajoute l’inflation anticipée.

Autrement dit, on peut écrire :

On peut résumer cette théorie par la célèbre citation : “En cherchant à se désendetter, ils contribuent à la hausse de leur propre endettement.” (Fisher, 1933).

Dans une copie, on peut utiliser cette relation pour montrer que l’inflation a également des vertus. Effectivement, ici, elle permet d’alléger les dettes privées et publiques, et par conséquent de limiter les récessions déflationnistes.

 

L’équation quantitative de la monnaie

Fisher s’inscrit dans la théorie quantitative de la monnaie. Cette théorie affirme qu’une variation de la quantité de monnaie en circulation induit exactement la même variation du niveau général des prix.

Pour traduire ceci, Fisher propose en 1911 une équation. Cette équation, appelée équation quantitative de la monnaie, s’écrit :

Il fait 2 hypothèses :

  • La vitesse de circulation de la monnaie V est constante.
  • L’économie est au plein emploi des facteurs de production de telle sorte que le volume des transactions T est constant.

 

Autrement dit, on peut écrire :

En effet, dire que V et T sont constants revient à dire que leur taux de variation est nul.

Toutefois, Fisher transforme cette relation comptable en une relation causale : le niveau général des prix dépend de la masse monétaire en circulation. Ainsi, on obtient l’idée que l’inflation résulte d’un excès de croissance de la masse monétaire par rapport à la production réelle.

 

Lire plus : Qu’est-ce que la théorie quantitative de la monnaie ?

 

 

L’héritage d’Irving Fisher

La nouvelle macroéconomie classique

La nouvelle macroéconomie classique renoue avec la théorie quantitative de la monnaie : la monnaie influe sur le niveau général des prix à court-terme et à long-terme. Effectivement, les agents sont dotés d’anticipations rationnelles. Ainsi, les agents anticipent les effets inflationnistes d’une augmentation de la masse monétaire. De ce fait, la nouvelle macroéconomie classique renoue avec l’équation quantitative de la monnaie.

 

La crise de 2008, ou le retour d’une déflation par la dette

On peut considérer que la crise de 2008 consiste en une réactualisation de la théorie de la déflation par la dette. En effet, avant la crise, il y avait une accumulation massive de dettes, notamment dans le secteur immobilier. Après l’éclatement de la bulle immobilière, le prix des actifs a diminué, ce qui a augmenté la charge réelle de la dette, conformément à la théorie de Fisher.

Les ménages se sont retrouvés avec des hypothèques supérieures à la valeur de leurs maisons, rendant le remboursement de leurs dettes beaucoup plus difficile. Simultanément, les institutions financières ont subi des pertes colossales sur les actifs liés aux subprimes, augmentant ainsi leur propre endettement réel.

Ceci a contribué à une spirale déflationniste et à la récession.

 

 

Conclusion

La réflexion sur les idées de Fisher invite à interroger les politiques économiques actuelles, notamment en ce qui concerne la gestion de la dette publique et privée. À l’heure où de nombreux pays sont confrontés à des niveaux d’endettement sans précédent, la pertinence de la théorie de la déflation par la dette pourrait bien redevenir un sujet central du débat économique mondial. La question reste ouverte : avons-nous tiré toutes les leçons de ses avertissements pour éviter de futures crises similaires ?

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Malek Aït-Mokhtar