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Comment définir « mondialisation financière » le jour du concours ?

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La mondialisation financière est un terme si vaste et ambigu qu’il peut facilement prêter à confusion. Le plus souvent, il est comparé à son homologue, la mondialisation économique. Si cette dernière signifie l’interdépendance entre les marchés, la circulation des biens et des services, la mondialisation financière concerne exclusivement le mouvement de capitaux et l’interaction entre les marchés, ceux-ci étant libellés dans plusieurs pays différents. Dans cet article, nous allons essayer de la comprendre plus en détails en examinant les parties qui composent le concept.

Étymologie et analyse du concept

 La notion de mondialisation financière est formée de deux concepts : “mondialisation” et ” financière”. Le premier mot s’enracine dans la racine latine mundus, signifiant «monde». La mondialisation est un processus qui vise à faire du monde un endroit unifié, stable, et intégré. Interface d’un réseau mondial, les frontières des états deviennent de plus en plus perméables grâce à l’interdépendance. Étant un adjectif déduit à partir du nom financia venant du latin, relatif au fond et au flux monétaire, le terme financier n’apporte aucun sens nouveau à l’expression. Ainsi, la mondialisation financière est l’intégration des marchés à l’échelle internationale sans les frontières de chaque état.

 Du point de vue de la philosophie du langage, on peut dire que si la mondialisation économique est discutée globalement et ni plus ni moins par ce qu’elle implique, la mondialisation financière se distingue clairement sémantiquement de la première. La mondialisation financière concerne les capitaux, c’est-à-dire, principalement, différents types d’investissements directs étrangers, de flux de portefeuille et d’échanges monétaires. On peut dire que c’est tous les aspects immatériels de l’économie et des affaires qui voyagent dans le monde entier plus rapidement et plus efficacement que les aspects matériels.

Un mécanisme simple et complexe à la fois

 L’un des penseurs les plus influents parmi ceux qui conceptualisent la mondialisation financière est Charles Kindleberger. Dans The World in Depression, 1929-1939 , publié en 1973, Kindleberger propose un mécanisme fondamental de la mondialisation financière dans lequel la déréglementation et la libéralisation des services de l’argent libèrent le « démon » de la spéculation. Ce mécanisme est extrêmement simple en trois étapes. Ainsi, dans un premier temps, les marchés financiers sont libéralisés. Ensuite, en plus des devises, des actifs de freinage peuvent devenir des instruments de flux financier. Enfin, le capital du pays circule dans tous les pays à la recherche d’un rendement plus élevé. Bien que cela accélère la connexion des marchés, cela crée également I plus de risques systémiques dans un post-processus, un exemple en était la crise de 2008.

 Ainsi, prêtons attention à la formule. Supposons que nous ayons trois pays différents – A, B, et C, avec des systèmes financiers différents, l’un des autres. A renvoie ses propres citoyens à B et C, les citoyens eux-mêmes font de même. En mathématiques simplifiées, si C est le capital investi, R est le rendement attendu et I est l’investissement, la formule pour le capital global flottant entre ces trois pays est la suivante:

C = I1​×(1+R1​) + I2​×(1+R2​) + I3​×(1+R3​)

Cette formule montre que les capitaux circulent en fonction des rendements espérés dans chaque pays, ce qui renforce la connexion financière entre les États. Toutefois, l’interconnexion des marchés financiers augmente aussi la volatilité : les crises locales peuvent rapidement devenir globales, comme le démontre la crise financière mondiale de 2008.

Lire plus : le problème des épidémies dans la mondialisation 

Citation punchy

“The problem of maintaining stability in the financial system becomes more complex as globalization increases, as national boundaries no longer confine financial contagion.” – Kindleberger (The World in Depression, 1973, p. 280)

La crise asiatique de 1997

Elle a montré comment les flux de capitaux à court terme pouvaient déstabiliser des économies émergentes. En 1996, les investissements de portefeuille étrangers en Asie du Sud-Est ont totalisé 150 milliards de dollars, alors qu’en 1998, après l’explosion de la crise, cette somme n’était que de moins de 50 milliards. Ce retrait massif de capitaux s’est traduit par la dévaluation des monnaies locales, l’épuisement des réserves de change et l’instabilité économique générale. Le FMI a été contraint d’intervenir en présentant un plan d’un montant de plus de 100 milliards de dollars pour soutenir les économies touchées.

Cet événement souligne la gravité des enjeux de la mondialisation financière. Les pays, en particulier ceux en développement, sont extrêmement vulnérables aux mouvements éclairs de capitaux. Ceux-ci peuvent être sources de croissance, mais aussi de crises majeures. Là est l’ambiguïté fondamentale de la mondialisation financière : comment tirer parti de l’ouverture des frontières des marchés financiers et se protéger de ses risques ?

Lire plus : La théorie de la segmentation des marchés

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Aurele Tranchant