L’immigration est devenue l’une des questions les plus controversées aux États-Unis ces dernières années, suscitant des réactions des deux côtés du spectre politique. Cette polarisation intense est le reflet d’une évolution complexe et multifactorielle qui a profondément façonné le paysage politique américain. Alors que l’Amérique est depuis longtemps une terre d’immigrants, la question de l’immigration a pris une nouvelle dimension au XXIe siècle.
Problématique générale : pourquoi l’immigration est-elle devenue si controversée aux États-Unis ?
I- L’immigration comme sujet de discorde
A) Une polarisation sans fin
L’immigration s’est profondément polarisée ces dernières années, marquant un changement significatif par rapport au passé. Selon l’American Immigration Council, en 2005, les divergences d’opinion entre les Républicains et les Démocrates sur la question de l’immigration étaient relativement minimes, avec un écart d’environ 5%. Cependant, en 2019, cette divergence s’est considérablement accentuée pour atteindre 47%. À l’heure actuelle, 78% des Démocrates considèrent l’immigration comme un phénomène positif, tandis que seulement 31% des Républicains partagent cette perspective.
Cette division profonde sur la question de l’immigration s’est également manifestée au sein du Congrès américain, où les Républicains du Sénat et de la Chambre ont proposé des législations divergentes visant à réformer le système d’immigration et à mettre fin aux séparations familiales. Cette polarisation croissante reflète les tensions et les enjeux complexes liés à l’immigration aux États-Unis, et elle a des répercussions significatives sur les débats politiques et les politiques publiques dans le pays.
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B) Une politique de « tolérance zéro »
- Le département de la Sécurité intérieure des États-Unis a annoncé en 2018 qu’il avait séparé 2 342 enfants de leurs parents qui avaient traversé illégalement la frontière entre les États-Unis et le Mexique entre mai et juin 2018. Pendant cette période, 2 206 adultes ont été poursuivis en justice et placés en détention en attendant leur procès. Les séparations et les poursuites résultent d’une politique de « tolérance zéro » en matière d’immigration aux États-Unis.
- Cette situation a suscité des réactions internationales fortes. L’ancienne Première ministre britannique, Theresa May, a qualifié les images d’enfants « détenus » aux États-Unis de « profondément choquantes ». De même, l’ancien porte-parole du gouvernement français, Benjamin Griveaux, a exprimé son choc face à ces images, en soulignant les différences fondamentales entre les modèles de civilisation en Europe et aux États-Unis.
C) La politique sous Donald Trump
Sous la présidence de Donald Trump, la politique d’immigration des États-Unis a connu des changements significatifs. Trump a plaidé pour une politique d’immigration axée sur le mérite et a réduit le quota d’immigration à un niveau historiquement bas. Parmi les mesures les plus emblématiques de sa politique, on retrouve la construction d’un mur à la frontière entre les États-Unis et le Mexique, une initiative souvent résumée par le slogan « Build the wall ». En 2017, l’administration Trump a également pris des mesures pour abroger le programme DACA (Deferred Action for Childhood Arrivals), qui avait été mis en place pour protéger les jeunes immigrants arrivés enfants aux États-Unis.
Ces politiques ont conduit à une réduction notable du nombre de cartes vertes accordées. D’après les données du Département de la Sécurité intérieure des États-Unis, entre 2016 et 2019, le nombre de cartes vertes délivrées est passé de 618 000 à 462 000. Cette diminution a eu des répercussions considérables, notamment en contribuant à une crise humanitaire aux frontières des États-Unis, où des dizaines de milliers de familles cherchaient à entrer dans le pays.
II- L’immigration devrait être un sujet politique bipartite à aborder
A) Le besoin de chercher un compromis
- Aux États-Unis, une réforme significative de l’immigration nécessite un compromis entre les républicains et les démocrates. Des critiques ont été émises contre la gestion de la crise frontalière par l’administration Biden, tandis que celle-ci attribue une partie de la responsabilité à l’administration précédente. Il est suggéré que les républicains et les démocrates travaillent ensemble pour élaborer une législation complète sur l’immigration, en faisant des compromis pour dépasser le cadre actuel des décrets présidentiels. Cela implique de trouver un terrain d’entente pour avancer, sans s’attendre à ce que chaque partie obtienne tout ce qu’elle souhaite dans la législation.
B) Une collaboration entre les États et les pays
- L’administration américaine reste déterminée à réformer l’immigration, restaurer l’asile et à collaborer avec des partenaires internationaux pour assurer la sécurité et la dignité des immigrants. Elle implique activement les maires et les villes pour maximiser l’impact de la loi sur la citoyenneté proposée par le président Joe Biden, qui concerne 11 millions d’immigrants sans papiers, y compris les travailleurs agricoles et ceux sous protection temporaire.
- Le gouvernement américain collabore également avec les pays voisins pour lutter contre l’immigration illégale. Une des collaborations clés se fait avec les gouvernements du Salvador, Guatemala, Honduras et du Mexique. Les États-Unis travaillent avec ces pays pour améliorer la sécurité civile, renforcer les institutions démocratiques, lutter contre la corruption et améliorer les conditions économiques. Ces efforts font partie d’une stratégie plus large visant à créer un environnement plus stable et prospère dans ces pays, s’attaquant ainsi à certaines des causes profondes de l’immigration illégale.
Conclusion
L’immigration est devenue un sujet hautement controversé aux États-Unis. Les débats autour de cette question reflètent des divisions profondes sur les politiques d’immigration, l’accueil des réfugiés, et le traitement des immigrants sans papiers. Cette polarisation appelle à des efforts de collaboration et de compromis entre les différents acteurs politiques pour élaborer des politiques justes et efficaces qui respectent la dignité des personnes tout en répondant aux préoccupations de sécurité nationale.
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