Préparer la khôlle de la semaine suivante, faire du sport pour gérer le stress des concours blancs, ficher le cours du jour, former son groupe de révisions… Pendant deux ans (voire plus), la vie du préparationnaire est cadrée presque entièrement par la prépa. Mais bien souvent la hâte de la suite le gagne.
Pourtant, nombreux sont les étudiants à se sentir nostalgiques et désorientés après avoir intégré une école. Bien connu, le syndrome post-prépa est très mal vécu par les étudiants qui le subissent.
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Les raisons du syndrome “post-prépa”
Si la prépa peut être vécue de façon très stressante, elle offre néanmoins l’avantage d’être un cadre très sécurisant, tant d’un point de vue social et qu’intellectuel. L’école, quant à elle, se veut être le monde des possibles, où l’étudiant, davantage livré à lui-même, compose son parcours. C’est de là que naît l’insécurité éprouvée.
La déprime après-prépa manifeste la perte de repères de l’étudiant. En effet, le contraste de rythme et d’exigence entre les deux formations est brutal, et il est légitime de se sentir perdu.
Travail de groupe, exercices d’application, associations étudiantes, soirées, temps libre, l’école est aux antipodes de la classe préparatoire. Il faut donc un temps d’adaptation, plus ou moins long selon les étudiants.
Comment gérer ce syndrome ?
Parce qu’elle est extrêmement intense, la prépa est une expérience marquante et formatrice sur de multiples aspects. Il est donc important de cultiver les bénéfices de tout cet investissement, pour ne pas se sentir désœuvré.
Garder le bénéfice de la prépa
D’abord, la prépa approfondit une soif d’apprendre, d’analyser, de problématiser. Or, le temps libre qu’offre la vie en école permet de cultiver cette soif, que ce soit par la lecture, les podcasts, le cinéma, le théâtre, etc…
La prépa vise aussi l’excellence dans les matières enseignées. Il est possible d’entretenir le niveau acquis et même d’en faire bénéficier les autres, en donnant des cours particuliers ou en devenant à son tour khôlleur.
Enfin, les années de CPGE décuplent les capacités de travail et de concentration. Cette intensité permise est une force, et les années d’école peuvent être l’occasion de cultiver cette capacité en la mettant au service de ce qui nous passionne. Il est temps de se plonger dans les grands textes qui nous passionnent, les articles qui nous intriguent, etc…
Aller de l’avant : profiter des opportunités de la vie post-prépa
Pour autant, il importe de ne pas se contenter de regarder en arrière, et d’aller aussi de l’avant, en profitant des opportunités de la vie d’intégré.
D’abord saisir les opportunités qui se présentent en école est le meilleur moyen de s’impliquer dedans et de contrer la nostalgie.
La vie associative : Musique, théâtre, business, voyage, humanitaire, sport… : la liste est longue, et chaque étudiant peut trouver sa satisfaction dans les associations de son école. Elles sont un bon moyen de créer des amitiés autour d’un projet commun, même si rien n’oblige à intégrer une association étudiante.
Se projeter dans l’avenir : si la prépa est, avant tout, tournée vers les concours, l’école, elle, est orientée vers la vie professionnelle de ses étudiants. Que ce soient par le biais de stages, de réseaux d’anciens, ou de forums, les opportunités de préparer sa carrière sont nombreuses, et il ne faut pas les laisser passer.
Cependant, il faut garder en tête que l’école occupe moins la vie de l’étudiant que la prépa. Par conséquent, l’intégration s’accompagne de beaucoup de temps libre. Développer de nouvelles ressources, visiter de nouveaux endroits, se ressourcer est un bon moyen de mettre à profit ce temps disponible. C’est aussi l’occasion de se poser de nombreuses questions pour l’avenir, etc…
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Post-prépa : ne pas comparer l’incomparable
La meilleure manière de laisser ce syndrome s’installer durablement est de s’enfermer dans le regret, de comparer inlassablement les années de prépa avec l’arrivée en école. Mais pourquoi comparer l’incomparable ? Les deux cursus répondent à des logiques différentes, et il est vain d’espérer retrouver l’intensité de la prépa en école. Plus encore, c’est la meilleure manière d’être toujours déçu.
Arriver sans aucune attente, et accepter de baisser ses exigences, voilà le moyen le plus efficace de ne pas être déçu, voire d’être agréablement surpris.
Le bénéfice de cette période de transition
Si la transition prépa-école peut être très mal vécue, cela dure rarement toute l’année et finit par être acceptable. Cette phase est même bénéfique sur le long terme, à plusieurs points de vue.
D’abord, cette période marque une véritable prise d’autonomie : l’étudiant, autrefois guidé et sécurisé par le cadre de la prépa, se retrouve face à lui-même à devoir décider de son parcours, de l’organisation de son temps libre, etc… De même, il doit lui-même apprendre à se donner à lui-même son propre cadre. Autrement dit, il entre davantage dans la vie adulte.
Un autre bénéfice de cette phase est le fait de retrouver du temps pour soi, pour mener à bien les projets laissés de côté pendant la prépa, donner du temps aux autres, etc…
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