Cet article s’intéresse à la vie et l’œuvre d’Aristide Briand, figure incontournable de la IIIe République et de tout préparationnaire B/L. Les sujets “auteurs” en khôlle et lors des examens oraux sont redoutés par les étudiants. En effet, ceux-ci sont très spécifiques, plutôt originaux et demandent au candidat une connaissance précise et approfondie de la figure concernée. Pour autant, ces sujets peuvent rapporter beaucoup de points à ceux qui savent s’en saisir avec adresse. La connaissance des personnalités historiques est également une excellente manière de réviser l’histoire. Cela permet généralement une meilleure compréhension du contexte historique.
Aristide Briand, présentation générale
Aristide Briand (1862-1932), homme politique français éminent, demeure une figure incontournable de la politique française et internationale au début du XXe siècle. Cet article propose d’explorer la vie d’Aristide Briand, mettant en lumière ses contributions significatives dans les domaines de la diplomatie, du droit international et de la promotion de la paix.
Né le 28 mars 1862 à Nantes, dans une famille assez modeste et mort le 7 mars 1932 à Paris, Aristide Briand est un avocat et un homme politique français de la IIIème République. Il fut onze fois président du Conseil et vingt-six fois ministre sous la Troisième République. Il reçut en 1926 le prix Nobel de la Paix avec Gustav Stresemann (ministre des affaires étrangères Allemand) pour son action en faveur de la réconciliation entre la France et l’Allemagne avec les accords de Locarno.
Jeunesse et débuts politiques d’Aristide Briand
Né le 28 mars 1862 à Nantes, Aristide Briand suit des études de droit à Paris. Il retourne ensuite à Saint-Nazaire et entame une carrière d’avocat puis se tourne vers le journalisme. En 1884, il commence par écrire pour le journal régional de Saint-Nazaire « La Démocratie de l’Ouest », à gauche du spectre politique.
Il commence sa carrière politique dans les années 1890. Il s’agit d’un contexte de bouleversements sociaux et politiques (scandale des décorations en 1887, crise du boulangisme en 1889, scandale de Panama en 1892, affaire Dreyfus dès 1894). Influencé par les idées républicaines, il s’engage dans des activités syndicales avant de rejoindre le mouvement socialiste.
D’abord conseiller communal de Saint-Nazaire en 1889, il rejoint le Parti Ouvrier Français (POF) de Jules Guesdes dès 1892. Malgré quelques succès dans son action syndicale, il échoue aux élections législatives de 1893. Il préfère s’éloigner de Guesdes pour se rapprocher de Jaurès, moins radical.
Ascension politique d’Aristide Briand et réformes sociales
Briand gravit les échelons politiques avec une rapidité remarquable. Finalement élu député à Saint-Étienne en 1902, il défend des anarchistes ainsi que les ouvriers en grève dans l’affaire de Cluses (1904). Il occupe plusieurs postes clés (ministre de l’Instruction publique, ministre de la Justice) et œuvre en faveur de réformes sociales et éducatives. Cela lui permet d’améliorer grandement sa notoriété. En 1904, il soutient Jaurès dans la création du journal “L’Humanité”.
Aristide Briand : Le rapporteur de la loi de 1905
En 1905, Briand se révèle véritablement. Il s’affirme comme le père et rapporteur de la loi sur la séparation de l’Eglise et de l’Etat. Le contexte politique et social est alors celui du “combisme”, mouvement de gauche fortement anticlérical. Briand s’en démarque nettement, adoptant un point de vue plus libéral et modéré. Nommé rapporteur en 1904, Briand rédige seul l’avant-projet de loi retenu par la commission parlementaire.
Le projet traîne mais la rupture des relations diplomatiques entre la république française et le Saint-Siège va précipiter les choses. Les débats qui se tiennent cette année-là vont permettre à Briand de s’illustrer. Il réussit à contenter tout le monde. La loi est finalement approuvée par une majorité de 328 voix contre 221. Celle-ci tient essentiellement aux deux formules suivantes : « La République assure la liberté de conscience » et « La république ne reconnaît, ne salarie ni ne subventionne aucun culte ».
Le premier gouvernement de Briand
En juillet 1909, sous Fallières, Briand est nommé pour la première fois Président du Conseil. Cela lui vaut la colère de gauche qui le considère comme un traître. Par ailleurs, les années 1900 sont source d’agitation sociale, et de grèves générales. Briand n’use pas de la violence pour réprimer les mouvement sociaux (contrairement à son prédécesseur Clémenceau) mais reste ferme face au mouvement des cheminots (1910).
Son gouvernement tombe après une année. Il revient au pouvoir en 1913 sous Poincaré pour un bref instant, cumulant avec la fonction de Garde des Sceaux. Pendant ces années, il fait voter la loi sur les retraites ouvrières et paysannes.
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Aristide Briand dans la Première Guerre Mondiale
Souvent oublié au profit de Clémenceau, le rôle de Briand durant la guerre fut pourtant essentiel. Son gouvernement est le plus long de la guerre (1915-1917). Il œuvre en faveur de l’union sacrée et s’investit dans la réforme du commandement de guerre. Il met notamment en place le “Comité de Guerre” qui lie parlement, pouvoir exécutif et commandement militaire. Il cède finalement sa place à Clémenceau en 1917, lequel deviendra le “Père de la victoire”.
Briand : diplomate et homme d’État
Après la guerre, la renommée d’Aristide Briand dépasse les frontières nationales grâce à son rôle crucial dans la diplomatie. Écarté des négociations par Clémenceau, il trouve le traité de Versailles mal rédigé. Devenu ministre des Affaires étrangères en 1921, Briand est animé d’une volonté d’union avec l’Allemagne et refuse l’application stricte du traité de Versailles. Après quelques années de discrétion, il revient en 1924 en tant que délégué de la France à la Société Des Nations.
Aristide Briand, le pèlerin de la paix
Briand défend l’arbitrage international, la sécurité collective et le désarmement. Il est un des artisan du pacte de Locarno (16 octobre 1925) entraînant l’adhésion de l’Allemagne à la SDN. Cela marque une tentative de rapprochement franco-allemand, symbolisé par le couple Briand-Stresemann, tous deux ministres des affaires étrangères.
Ces accords établissent notamment la démilitarisation de la Rhénanie par la France et le maintien du statu quo en ce qui concerne la frontière franco-allemande. Les deux hommes reçoivent ainsi le prix Nobel de la Paix le 10 décembre 1926.
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Briand-Kellogg : Le pacte pour la Paix
Le point culminant de la carrière de Briand réside dans le Pacte Briand-Kellogg du 27 août 1928. Sa popularité à l’époque est immense. En collaboration avec le secrétaire d’État américain Frank Kellogg, Briand propose un pacte international qui met “la guerre hors-la-loi”. 62 nations y souscrivent.
Le 5 septembre 1929, président du Conseil, il annonce devant l’assemblée générale de la Société des Nations à Genève un projet d’union européenne sous l’égide de la SDN. L’Assemblée lui donne mandat pour présenter un Mémorandum sur l’organisation d’un régime d’union fédérale européenne. Il est présenté le 17 mai 1930 aux 26 États européens membres de la Société des Nations.
Malheureusement, le contexte international a entre-temps radicalement changé (Krach de 1929, mort de Stresemann, retraite de Poincaré). Une commission d’étude fut malgré tout créée en 1930 mais ne dura que 2 ans, 5 sessions furent tenues. Briand meurt en 1932, physiquement épuisé.
Aristide Briand dans la postérité
Figure relativement oubliée, Aristide Briand demeure un personnage complexe de l’histoire politique française, un homme dont la vie a été dédiée à la promotion de la paix et la recherche de solutions diplomatiques novatrices. Son influence perdure malgré tout à travers le temps.
Elle rappelle aux générations futures l’importance de la coopération internationale dans la préservation de la stabilité mondiale. Son idée de paix et d’une Europe finie n’a pas pu naître face à la montée des fascismes et totalitarismes. Il faudra attendre le 18 avril 1951 pour voir son vœux réalisé la naissance de la CECA (Communauté européenne du charbon et de l’acier), embryon de l’Union européenne actuelle. Briand fut un homme dévoué à sa patrie, à l’Europe et surtout, à la paix.